Bio en français : |
Compositeur, écrivain, réalisateur cinéma et vidéo, chercheur, enseignant, Michel Chion naît en 1947 à Creil (France). Il a effectué des études musicales aux conservatoires de Versailles et Paris, et littéraires à la Faculté de Paris-Nanterre. Depuis 1999, il est habilité à diriger des recherches (doctorat d’État). De 1971 à 76, il est membre du {acro:grm} du Service de la recherche, comme responsable des programmes radio et des publications du Groupe (direction de la revue Cahiers Recherche/Musique). De 1981 à 86, il est membre de la rédaction des Cahiers du Cinéma. Depuis 1993, il est professeur associé à mi-temps à l’Université de la Sorbonne Nouvelle — Paris III (département de cinéma). Il enseigne le son au cinéma et le scénario dans différents centres français et européens. Marié, il vit à Paris. Comme compositeur, Michel Chion se consacre depuis 1971 exclusivement à la musique concrète, mais à l’intérieur de ce cadre il a produit une œuvre variée: mélodrames (Le prisonnier du son; Tu; Diktat; La Tentation de saint Antoine; L’isle sonante), recueils et suites de pièces brèves (On n’arrête pas le regret; La Ronde; 24 préludes à la vie), recherches techniques et formelles (Dix études de musique concrète; Variations; Crayonnés ferroviaires; Dix-sept minutes), musique religieuse (Requiem — Grand Prix du disque de l’Académie du disque français en 1978; Credo Mambo; Gloria; Missa obscura). Il a aussi composé, en collaboration avec Lionel Marchetti et Jérôme Noetinger, Les 120 jours. Michel Chion, après avoir été le principal historien et musicographe de la musique électroacoustique, avec plusieurs ouvrages, a contribué à partir de la fin des années 80 à relancer non seulement la terme et la notion de «musique concrète», créant des concepts pour penser celle-ci (L’Art des sons fixés, ou La musique concrètement (1991), mais aussi le débat sur ce genre, participant notamment à la création du Prix international Noroit-Léonce Petitot, à des initiatives de publication et de rencontres. Lionel Marchetti a publié un essai sur son travail de compositeur, La musique concrète de Michel Chion (1998), et le {acro:grm} lui a consacré, en 2006, un volume de sa collection Portraits polychromes, avec des textes de Pierre Schaeffer, Marie-Noëlle Moyal, Lionel Marchetti et Martin Kaltenecker. Comme écrivain, chercheur et essayiste, il a publié vingt-huit ouvrages, dont La Musique au cinéma, qui a obtenu le Prix du meilleur livre de cinéma 1995 décerné par le Syndicat français de la critique. Plus de la moitié est consacrée au son, seul ou dans la relation audio-visuelle, constituant déjà le plus important ensemble historique et théorique consacré à l’étude de la perception et de la création sonore. Sur ce point, Michel Chion est à la fois un disciple de Pierre Schaeffer — dont il a synthétisé et transmis les recherches dans son Guide des objets sonores (1982) — et un chercheur suivant ses propres voies: L’Art des sons fixés, ou La musique concrètement (1991), Le Promeneur écoutant (1993), Le Son (1998), sont quelques volets d’un ensemble consacré à la discipline qu’il vise à refonder et à réunifier sous le nom d’acoulogie — science de l’objet sonore entendu. Il a écrit notamment plusieurs ouvrages sur la relation audiovisuelle dans le cinéma, dont L’Audio-vision (1990) et Un art sonore, le cinéma (2003). D’autres de ses livres concernent des cinéastes (Lynch, Chaplin, Tati, Kubrick, Tarkovski), l’histoire du cinéma et de ses métiers, le scénario, et les genres cinématographiques, etc. Plusieurs de ses ouvrages ont été traduits en allemand, anglais, castillan, chinois, coréen, grec, italien, japonais, portugais, serbe, slovène, turc. Comme journaliste et critique, il a également écrit dans des revues et publications comme les Cahiers du cinéma, Positif, Le Monde de la musique, Libération, L’Âne, la Nouvelle revue française, L’Image-vidéo, Bref, Lien, Revue & corrigée, et de nombreuses revues non-francophones. Il a participé à plusieurs encyclopédies et dictionnaires. Comme réalisateur, Michel Chion a dirigé des courts-métrages de cinéma — Le grand nettoyage (1975); Éponine (1984) — et des documentaires vidéos, jusqu’à son œuvre la plus importante dans ce domaine, La Messe de terre (1996, 2003), qui sur deux heures et demie associe l’image vidéo à la musique concrète, et a été distinguée par le Grand prix de la Ville de Locarno. Éponine a également reçu plusieurs prix, dont le Grand prix du Festival de Clermont-Ferrand, le Grand prix de Montréal, et le Prix Jean-Vigo 1985. Enseignant et conférencier, professeur régulier à l’École supérieure libre d’études cinématographiques (ÉSEC, Paris, France), à l’École cantonale d’art de Lausanne (Suisse), professeur associé à l’Université de la Sorbonne Nouvelle — Paris III, professeur honoraire à la Universidad de Buenos Aires (Argentine), Michel Chion intervient dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord et du Sud, notamment sur le cinéma et la musique concrète. |
Bio en anglais : |
Michel Chion was born in 1947 in Creil (France). After literary and musical studies, he began in 1970 to work for the {acro:ortf} (French Radio and Television Organization) Service de la recherche, where he was assistant to Pierre Schaeffer at the Paris’ Conservatoire national de musique, producer of broadcasts for the {acro:grm}, and publications director for the {acro:inagrm}, of which he was a member from 1971 to 1976. It was there that he met Robert Cahen, composer and video artist, and with whom he entered into a long-lasting friendship and collaboration. Parallel to these activities, he composed musique concrète works in the studios of the {acro:grm} including Requiem (Grand prix du disque 1978) and several concrète melodramas, a dramatic form which he inaugurated in 1972 with Le prisonnier du son (The Prisoner of Sound) and continued with Tu, 1977-85, La Tentation de saint Antoine, 1984, and Nuit noire, 1985. Also worthy of mention are La roue, cycle du quotidien, 1972-85, 24 préludes à la vie (24 Preludes to Life), Variations, and Sonate, 1989-91, Crayonnés ferroviaires, 1992, Credo Mambo, 1992 — realized at Musiques & Recherches (Ohain, Belgium) —, Gloria, 1994… all works for which he developed original compositional techniques. He also works as a theoretician in a new area: the systematic study of audio-visual relationships, which he teaches at several centres (notably at Université de Paris III where he is an Associate Professor), and film schools ({acro:esec}, Paris; {acro:davi}, Lausanne) which has developed in a series of five books. Besides the twenty written publications translated into a dozen languages, he has also written on Pierre Henry, François Bayle, Charlie Chaplin, Jacques Tati, David Lynch, diverse subjects on music and film; he has published in French and international journals, and has contributed to numerous dictionaries and encyclopedias. He has also commenced work in film direction and production with the short film Éponine (Prix Jean-Vigo, prizes in Clermont-Ferrand, and in Montréal). Most recently in 1995, he has begun an audio-visual piece entitled Messe de terre at the {acro:cicv} Pierre Schaeffer in Montbéliard (France). After having dedicated his Guide des objets sonores to the ideas of Schaeffer, he continued with Le promeneur écoutant, essais d’acoulogie, (Plume, éditeur, 1993), and finally with Musique, médias, technologies (Flammarion), a theory of sound based on language. In 1991 he published, with the support of Jérôme Noetinger, L’art des sons fixés in which he proposes, in order to properly designate this music, the return to the term ‘musique concrète’ in its initial non-causal sense. His redefinition insists upon the effects particular to the fixation of sound, a term which he proposes in place of recording. |