Notice (fr) : |
«Il cria d’une voix forte: Lazare, sors! Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d’un suaire.» — Jean, 11, 43-44 Les 24 préludes à la vie ont été conçus pour prendre place, à côté des Dix études de musique concrète, 1988, et aussi des Variations, 1990, et de la Sonate, 1990, dans une série d’œuvres de caractère technique, formel et démonstratif, visant à illustrer les ressources de la musique concrète, et notamment à explorer les possibilités de concision propres à ce moyen d’expression, pour lutter contre sa tendance nette — et la mienne —, parfois, à ‘s’étaler’. Plus colorés et diversifiés que les Dix études de musique concrète, lesquelles visent à l’épure graphique, les 24 préludes à la vie en reprennent l’inspiration abstraite et picturale, tout en s’inspirant, quant à leur forme, du recueil homonyme de Frédéric Chopin: formule d’un ensemble continu de pièces courtes aux dimensions très variables, allant de l’esquisse en quelques notes à des envolées plus développées. Tout en suivant ce cahier des charges, l’œuvre s’est révélée, en cours de réalisation, être pour moi une sorte d’écho au Requiem et à quelques pièces antérieures, et assumer un sens particulier que je pourrais résumer par ces quatre mots: «Malgré tout la Joie». Un sens religieux — pourvu que l’on comprenne ce mot en dehors des religions instituées. L’épisode évangélique de la résurrection de Lazare, déjà évoqué dans le Requiem, a inspiré certaines pièces, notamment la première et la dernière, et le cinquième prélude, Éveil, fait référence au frémissement dont Jean dit que Jésus l’éprouva devant la tombe de son ami. «C’est de vie qu’il s’agit. Du vivant, en chair et en esprit.» — Christiane Sacco-Zagaroli |
Notice (en) : |
“He cried out in a loud voice: Lazarus, come out! And the dead man came out, tied hand and foot with burial bands, and his face was wrapped in a shroud.” — John, 11, 43-44 The 24 préludes à la vie (24 Preludes to Life) conceived, along with Dix études de musique concrète, 1988, Variations, 1990, and the Sonate, 1990, as part of a series of works of a technical character, formal and demonstrative, its purpose being to illustrate the resources of musique concrète and especially to explore the possibilities of concision appropriate to this means of expression, to fight against its distinct tendencyand mineto become stagnant. More colorful and diversified than the Dix études de musique concrète, which tend to be graphic draughts, the 24 préludes à la vie once again take up abstract and pictorial inspiration while at the same time being inspired in their form by the homonymous collection of Frédéric Chopin: a unified group of short pieces of very varying dimensions, from the sketch of several notes to more developed excursions. In keeping with the above requirements, the work revealed itself during the course of composition to be for me a sort of echo of the Requiem and other preceding works and assumed a particular meaning that I could summarize by these four words: “Despite all, the Joy.” A religious meaning — provided that one understands this word outside of religious institutions. The evangelical episode of the resurrection of Lazarus, already evoked in the Requiem, inspired certain pieces, notably the first and last, and the fifth prelude Éveil (Awakening) makes reference to the trembling which John mentions that Jesus experienced before the tomb of his friend. “It is about life. About being alive, in flesh and in spirit.” — Christiane Sacco-Zagaroli |
Autres informations (fr) : |
24 préludes à la vie est une commande de l’État (Direction de la musique, France) et de l’{acro:inagrm} (Paris), réalisée dans ses studios. Le texte du vingt-quatrième prélude est de Christiane Sacco-Zagaroli et est dit par Cécile Sacco. L’œuvre a été créée dans une première version de vingt mouvements le 10 avril 1989, dans le cadre d’un concert du Cycle acousmatique (produit par le {acro:grm} à Paris), et dans sa version complète, le 31 mai 1990, dans le cadre d’une Semaine organisée à la Villa Gillet par le Groupe de musiques vivantes de Lyon ({acro:gmvl}). 24 préludes à la vie est en 2 cahiers. Premier cahier: Linceul; Libera me; Aux morts; La Piazza; Éveil; Dans la nurserie; Chant simple; La source; Oubli; Matines; Danse de l’Ombre; Qu’est-ce que? Deuxième cahier: Ronde de nuit; En songe; Sursauts; Les pleurs; Des hauts et des bas; Terre et ciel; À Pierre Schaeffer; Tumulte; Le couple; Rêve de valse; Annonce; Nous sommes vivants |