Réalisées sur une durée de 13 ans, les cinq pièces contrastées qui constituent le «cycle du quotidien» La roue composent, du rose au noir, du léger au tragique, un parcours de l’existence, fait de choses grandes et petites, d’impressions énormes ou menues. Contrairement à d’autres pièces que j’ai réalisées dans les mêmes années, la parole humaine n’est ici pas mise en vedette; elle ne figure que comme élément fugitif, concret, parmi des paysages de sons variés. Musique bigarrée, sans interdit stylistique, La roue se veut aussi une illustration des diverses nuances et possibilités de la musique concrète.

L’ensemble du Cycle a été créé à Montreuil, le 7 mai 1988, au cours d’un concert organisé par la Maison Populaire de Montreuil.

1. Sambas pour un jour de pluie (1985) 12’

En hommage à Debussy, évocation libre des impressions d’un enfant enfermé par une chaude et lourde journée d’été. (La première version de l’œuvre a été mixée dans les studios du GMEB de Bourges).

2. La machine à passer le temps (1972) 5’

Guitare et piano préparé: Michel Chion

Le temps oisif et détendu des vacances; un air de haute-montagne autour des sons.

3. On n’arrête pas le regret

(1975) 13’

Scènes d’enfant en 5 mouvements

Piano préparé: Andy MacIntyre; voix: Pascale Ebel, Jean-Pierre Colas, Michel Chion. Poème d’Eichendorff.

Coup de soleil sur un vitrail; Cris et babils; Mondnacht; Ronde «Notre-Dame du Regret»; Cauchemar en rose.

En souvenir de Schumann, un album de «scènes d’enfant», sur une enfance rêvée par l’adulte comme l’«âge d’or» qu’elle ne fut jamais.

4. La Ronde (1982) 24’

Suite concrète en 10 mouvements

Claviers: Michel Chion; voix: Ellen Larsen, Lanie Goodman

Textes de Michel Chion

Pensées du matin; Ariette; L’été; Playtime; La vierge folle; Les mots; Pour Lucienne; Jardins jadis; Prière; Pensées du soi.

«Au milieu du chemin de la vie», un personnage pense, rêve, rumine, se souvient… Sa mémoire plonge dans celle de ses parents, de ses grands-parents…

5. Nuit noire (1985) 22’

Dédiée à Philip K. Dick

Voyage dans une série de paliers de rêve, de veille, et de cauchemar. La voix livre son dernier souffle, et retombe dans l’apaisement.