Bio en français : |
L’un des musiciens les plus actifs et les plus éclectiques de la scène canadienne des musiques créatives, Jean Derome est aussi l’un des rares à s’être mérité l’estime et la reconnaissance d’un public élargi. Par ses grands projets de musique actuelle, ses compositions, son travail d’improvisateur, ses groupes de jazz et ses musiques pour le cinéma et le théâtre, Derome s’est imposé comme l’une des forces créatrices majeures du Québec et d’ailleurs. Saxophoniste et flûtiste chevronné et innovateur, il est aussi un compositeur à la touche reconnaissable entre toutes. Sensible et puissante, sa musique est souvent empreinte d’un humour qui rend sa complexité plus invitante. Depuis Nébu au début des années 70, l’un des premiers groupes de jazz d’avant-garde au Québec, Derome a constamment renouvelé son écriture et diversifié ses approches. Il s’est d’abord imposé comme flûtiste, puis comme saxophoniste, dans la mouvance des musiques actuelles dont il a été l’un des principaux moteurs. Il a pris part aux divers regroupements d’artistes à la recherche de formes d’expression libérées des contraintes esthétiques et sociales qui prévalaient alors, comme l’Ensemble de musique improvisée de Montréal. Puis, il a cofondé le collectif Ambiances Magnétiques au début des années 80, étiquette qui lui a permis de se faire connaître au pays et à l’étranger. Mentionnons les duos Les Granules, Nous perçons les oreilles et le projet Plinc! Plonc!, le vigoureux groupe Jean Derome et les Dangereux Zhoms, ainsi que les grands projets de musique actuelle Confitures de gagaku, Je me souviens - Hommage à Georges Perec et Canot-camping. Plusieurs de ces projets s’appuient sur une synergie originale entre écriture, improvisation structurée et pure folie créatrice, tout en faisant preuve d’un ludisme unique en son genre. En 1992, Derome a été le deuxième artiste à recevoir le prix Freddie Stone (après le contrebassiste Lisle Ellis). En plus d’improviser régulièrement avec les autres membres d’Ambiances Magnétiques et de participer à leurs projets, Derome a aussi partagé la scène avec de nombreuses figures internationales, dont Fred Frith, Lars Hollmer, Louis Sclavis et Han Bennink. Il se produit régulièrement partout au Canada, aux États-Unis et en Europe. Il a d’ailleurs reçu en 2001 un Prix Opus pour son rayonnement à l’étranger. Depuis quelques années, les milieux jazz reconnaissent ses indéniables qualités de jazzman, grâce, entre autres, au trio Évidence consacré à Thelonious Monk, aux projets du Normand Guilbeault Ensemble (dont le disque Mingus Erectus, consacré à Charles Mingus), ainsi qu’au Trio Derome Guilbeault Tanguay, encensé par la critique. En plus de composer inlassablement pour ses projets personnels, Jean Derome est très recherché dans les domaines du cinéma, du théâtre et de la danse. Il a signé, entre autres, plusieurs musiques pour l’Office national du film du Canada ({acro:onf}), pour les réalisations de John Walker, Jacques Leduc, Fernand Bélanger et, en animation, Pierre Hébert, Michèle Cournoyer et Jean Detheux, ainsi que des musiques de scène pour le Théâtre UBU, le Théâtre de Quat’Sous et le Théâtre du Nouveau Monde. De plus, il a travaillé avec plusieurs chorégraphes, notamment Louise Bédard, Andrew de Lotbinière Harwood, Daniel Soulières et Ginette Laurin. Derome a composé aussi pour d’autres ensembles, dont Tuyo, Bradyworks, le Hard Rubber Orchestra de Vancouver et la Fanfare Pourpour, dont il assume la direction musicale. Plus de trente ans de carrière et 70 apparitions sur disque plus tard, Jean Derome n’a pas fini de nous étonner. |
Bio en anglais : |
One of the most active and eclectic musicians on the Canadian creative music scene, Jean Derome has managed to earn the recognition of a larger public, a rare feat in that field. Thanks to his large-scale musique actuelle projects, his compositions, his work as an improviser, his jazz groups and his music for the screen and the stage, Derome ranks as a major creative force, in Québec and abroad. He is experienced and innovative on both saxophone and flute, and his unique writing style cannot be mistaken for anyone else’s. Sensitive and powerful, his music often features a funny strike that makes its complex nature more inviting. Ever since Nébu (one of Québec’s first avant-garde jazz groups) in the early ‘70s, Derome has been consistently renewing and diversifying his approach of composition. He impressed audience and critics first with the flute, then with the saxophone, as a lead character in the musique actuelle underground. He took part to the various artists’ collectives looking for new ways to express themselves freely, without esthetic or social constraints, including the Ensemble de musique improvisée de Montréal. Later, in the early ‘80s, he co-founded Ambiances Magnétiques, a collective and record label that raised his profile at home and introduced his name to the outside world. Among his numerous projects, let us mention the duos Les Granules, Nous perçons les oreilles and Plinc! Plonc!, the dynamic group Jean Derome et les Dangereux Zhoms, and the large-scale projects Confitures de gagaku, Je me souviens - Hommage à Georges Perec and Canot-camping. Most of these projects are based on a unique form of synergy between composition, structured improvisation and genuine creative madness, all this articulated with unmatched playfulness. In 1992, Derome became the second artist to be presented with the Freddie Stone Award (bassist Lisle Ellis was the first). Besides improvising on a regular basis with Ambiances Magnétiques’ members and appearing in their projects, Derome has also shared the stage with several musicians of international stature, among others Fred Frith, Lars Hollmer, Louis Sclavis and Han Bennink. He performs regularly all over Canada, in the US and in Europe. He received a Prix Opus in 2001 for his exposure abroad. Lately, jazz circles have been praising his undisputable qualities as a jazzman, thanks to the Thelonious Monk tribute project Évidence, the Normand Guilbeault Ensemble (whose Mingus Erectus CD is devoted to Charles Mingus’ music), and the much-lauded Derome Guilbeault Tanguay Trio. Although Jean Derome writes tirelessly for his own projects, he is much in demand in the fields of film, theatre and dance. A short list of this side of his work would have to include his numerous scores for the National Film Board of Canada ({acro:nfb}), especially for films by John Walker, Jacques Leduc, Fernand Bélanger and animated films by Pierre Hébert, Michèle Cournoyer and Jean Detheux; his incidental music for Théâtre UBU, Théâtre de Quat’Sous and Théâtre du Nouveau Monde; not forgetting his work with several top choreographers, including Louise Bédard, Andrew de Lotbinière Harwood, Daniel Soulières and Ginette Laurin. Other music ensembles have commissioned works from him, including Tuyo, Bradyworks, the Hard Rubber Orchestra from Vancouver and Fanfare Pourpour. Incidentally, Derome is the musical director of the latter. Over thirty years of music and 70 record credits later, Jean Derome still has sleeves bursting with tricks. |