Notice (fr) : |
Un artiste de la faim nous décrit la vie et la mort d’un jeûneur professionnel, ou, vu dans une perspective plus contemporaine, d’un «performeur» dont l’art serait progressivement passé de mode. Le public se désintéresse de son travail et le délaisse au point où son impresario le quitte et où il doive cesser de faire des tournées. Comme il est engagé trop loin dans sa démarche pour pouvoir songer à arrêter, il se trouve réduit, pour ne pas renoncer à son art, à vendre ses services à un cirque où l’on finira par l’oublier totalement jusqu’à ce qu’il meure de faim dans sa cage. Au fond, n’est-ce pas maintenant le sort de la plupart des artistes contemporains, surtout de ceux qui arrivent à un certain âge et ne connaissent plus le succès? Déjà, en 1924, Kafka entrevoit que la démarche artistique authentique sera de moins en moins soutenue et valorisée par la société, le soutien aux arts étant considéré appartenir à une autre époque, une grande époque révolue. L’idée du cirque vu comme déchéance de l’art me rejoint tout à fait. |