Informations
Titre en français : substance du signe
Mouvement numéro : 1
Mouvement de : Le langage des fleurs [II]
Année de composition : 1971
Durée : 12min 45s
Notice (fr) : Il m’a été suggéré de faire figurer à ce programme un «classique» du répertoire électroacoustique, le voici: Substance du signe (extrait le L’Expérience acoustique) de François Bayle.

Depuis longtemps cette pièce me retient. Une singulière ténacité est ici à l’œuvre! Voici l’aventure d’un son, un son paradoxal, à la fois acide et fragile, complexe et limpide, acéré et bruiteux. La typologie schaefférienne l’identifierait globalement comme allure — et il ondule effectivement dans une sorte de fuite immobile résolue éperdue. Mais s’agit-il d’un son ou d’un principe de sons, d’un bouquet de sons — à travers lesquels on perçoit une identité, une teneur: cette «substance du signe», et non du son?

De la série de catastrophes qui s’abat sur lui — coupures brutales (par inserts fichés dans la bande comme des coins dans le bois, raccords qui le font «changer de pied» dans sa course), tentative de noyade (par mixages avec des masses hétérogènes) — il émerge toujours à nouveau, se démultiplie sans cesse. Le silence devient son attente. Il fait partie de ces «sons débordants» dont Bayle a le secret, et qu’on ne peut s’empêcher de continuer à entendre intérieurement une fois que la musique est finie (autres exemples dans La Langue inconnue ou Toupie dans le Ciel…).

Il y a, au fil de l’écoute, le sentiment d’être en présence d’un phénomène qui défie les lois physiques (Le sommeil d’Euclide, déjà). Un tel mouvement ne puise pas sa force à une source habituelle. Est-il mouvement de l’âme? Celle dont, par exemple, parle Michaux lorsqu’il dit: «L’âme adore nager. (…) On parle souvent de voler. Ce n’est pas ça. C’est nager qu’elle fait»?

Rédacteur (fr) : [source: reseauxconcerts.com]
Exécution : 22099
Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
François Bayle 100% Compositeur M