Informations
Titre en latin : Camera oscura
Année de composition : 1976, 2000
Durée : 39min
Notice (fr) : Le titre montre l’allusion à cette chambre noire qui le lieu où se forme une image, c’est-à-dire qu’ici, ce n’est pas le noir, c’est le silence. Le son se dessine sur du silence, les contours du visible se dessinent sur l’invisible qui, en son, est le silence. Nous avons un conditionnement avec ce titre. Fin de staccato, toccata, vibrato, rubato, mouvements de l’ordre d’une minute. Les pas… Si l’on mesurait en centimètre de bande la durée effective de ces marques de pas, on s’apercevrait que cela ne fait que quelques mètres, quelques secondes, mais la prégnance est considérable. Il y a effectivement des marqueurs très forts qui impressionnent fantastiquement la conscience. Les manifestations de présence laissent une trace très significative. Ce qui me préoccupait dans Camera Oscura, c’était de passer, d’offrir une sorte de mise en commun à l’auditeur, un contour stéréotypé, quelque chose qui soit clairement identifiable, et pourtant ambigu parce qu’on entend des pas mais on entend aussi une balle qui rebondit. Et cette balle qui rebondit reflète dans l’espace et montre aussi le volume, révèle le volume dans lequel s’est effectué le «tournage» de cette scène. Tout autant que les indices, il se passe aussi là-dedans qu’une certaine énergie incluse montre, annonce le type de développement. Quand on entend une balle qui rebondit, on sait qu’il va y avoir un certain nombre de rebonds, que le phénomène va s’étaler dans un certain laps de temps, et dans une certaine mesure on l’attend mais on attend aussi toutes les déviations. Les pas qui circulent annoncent aussi leur programme, on attend les déviations et les manquements au programme. Tout d’un coup, on entend un bruit de porte, et puis rien de reconnaissable. Petit à petit, de ce premier schéma très figuratif résulte un second schéma, comme un calque du précédent qui va en relever les contours de façon beaucoup plus abstraite. Il ne va plus y avoir que des lignes. Il ne va plus y avoir ensuite que des évolutions entre des lignes très droites et des lignes très capricieuses. En fin de compte, ça se termine ainsi en phénomènes énergétiques complètement abstraits qui profitent de la charge de concret annoncé par les événements antérieurs. Tout se passe comme s’il fallait fournir à l’attention non causale sa livraison de vraisemblance de façon que l’invraisemblable puisse s’effectuer en toute liberté.
Rédacteur (fr) : [source: reseauxconcerts.com]
Exécution : 22034
Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
François Bayle 100% Compositeur M