Informations
Titre en français : Sous le regard d’un soleil noir
Année de composition : 1979-81
Durée : 51min 31s
Instrumentation (fr) : bande stéréo
Instrumentation (en) : stereo tape
Commande de : {acro:inagrm}
Détails de la commande : (section 6: Citadelle intérieure)
Dédicace (fr) : À mes fils et à leur mère
Dédicace (en) : To my sons and their mother
Notice (fr) : Il est ici question d’une ‘forme particulière de la tragédie humaine’. Espace de l’insécurité ontologique, de la perte du réel, de la déstructuration de l’être et de l’éclatement de sa personalité, où se construit un univers d’implacable enfermement: celui de la schizophrénie.

Il ne s’agit pas, on s’en doute, d’une réflexion scientifique. Les ‘commentaires cliniques’ qui jalonnent l’œuvre — ces gloses d’un thérapeute/coryphée (d’ailleurs non dépourvues de tendresse) — ne font qu’introduire la distance, ménageant les césures qui épargneront le pathos au pathétique, et à notre regard, le voyeurisme.

Lecture poétique d’un texte qui n’a pas vocation à l’être mais dont les images s’imposent par le poids du message et le tranchant des mots. Aussi ai-je pris le parti de l’intelligibilité, ne provoquant des brouillages sémantiques qu’en écho à l’apparente déroute verbale, compagne obscure du délire.

Sous le regard d’un soleil noir est l’histoire d’un naufrage: dérive hallucinée à travers un paysage obsessionnel dont la note si est l’obsédant personnage, axe tonique qui cimente entre elles les huit sections. véritable ostinato, ‘Invention sur un ton’: le souvenir de Wozzeck se profile alors et le symbole d’un homme qui, dit Jacques Drillon, «se noie dans le lac parce qu’il a atteint le point d’inexistence sociale et intérieure au-delà duquel il n’y a pas de retour possible».

Peut-être, cependant, le voyage n’est-il pas achevé qui consiste, comme le propose Laing, à aller de l’extérieur vers l’intérieur, de la vie vers ‘l’expérience’ de la mort, du mouvement vers l’immobilité…

… puis à parcourir le chemin en sens inverse à la rencontre d’une renaissance existentielle.

Les huit sections de cette pièce ont été inspirées par la lecture de l’œuvre du psychiatre et psychanalyste Ronald D Laing. Les textes sont empruntés (avec la gracieuse autorisation de l’auteur et des Éditions Stock — traduction française de Claude Elsen) aux trois livres La politique de l’expérience, Nœuds, et — surtout — Le moi divisé.

Notice (en) : It is a question here of a ‘particular form of human tragedy.’ A space for ontological insecurity, the loss of reality, the dissolution of the being and the exploding of personality, where a universe of implacable confinement is constructed: that of schizophrenia.

It is not a question of scientific thought. The ‘clinical commentaries’ that serve as landmarks throughout the work — these comments of a therapist/coryphaeus (although not devoid of tenderness) — only serve to introduce the distance, using few caesurae that will spare pathos from the pathetic, and in regard to ourselves, voyeurism.

It is the poetic reading of a text not designed as a poem, but whose images impose by the weight of the message and the decisiveness of the words. I have also chosen intelligibility, only provoking semantic parasites as an echo of the apparent verbal perplexity, the obscure terrain of delirium.

Sous le regard d’un soleil noir is the history of a shipwreck: the hallucinated derivation across an obsessional landscape where the note B natural is the obsessed character, the tonic axis that binds together the eight sections. A veritable ostinato, ‘Invention on one note’: the memory of Wozzeck stands out, the symbol of a man who, according to Jacques Drillon, “drowns himself in the lake because he has arrived at the point of social and interior inexistence from which there is no possible return.”

Perhaps however, the successful voyage consists, as Laing proposes, in going from the exterior towards the interior, from life towards the ‘experience’ of death, from movement to immobility…

… then to travel the path in the opposite direction to encounter an existential renaissance.

The eight sections of the work were inspired by reading the work of the psychiatrist and psychoanalyst Ronald D Laing. The texts are borrowed (with the generous permission of the author and Éditions Stock — French translation by Claude Elsen) from the French translations of the three books The Politics of Experience, Knots, and — especially — The Divided Self.

Autres informations (fr) : La version originale de Sous le regard d’un soleil noir a été réalisée en 1979-80 dans les studios de la Faculté de musique de l’Université de Montréal et en novembre/décembre 1981 dans les studios de l’{acro:inagrm} (Paris, France) pour la section 6, Citadelle intérieure, ajoutée à la version initiale. Sous le regard d’un soleil noir a été créée le 3 février 1981, à l’Université de Montréal et a été présentée au 11e Festival international des musiques expérimentales de Bourges (France) le 14 juin 1981. La section 6, Citadelle intérieure, est une commande de l’{acro:inagrm} (Paris, France). La composition de cette pièce a bénéficié d’une bourse d’Aide à la création du ministère de la Culture et de la Communication, direction de la musique (France, 1979) ainsi que de l’aimable invitation de la Faculté de musique de l’Université de Montréal. Sous le regard d’un soleil noir a obtenu le 1er Prix de la catégorie musique à programme au 9e Concours international de musique électroacoustique de Bourges (France, 1981). Les voix enregistrées sont celles de Arthur Bergeron, Marthe Forget et Pierre Louet.
Autres informations (en) : The original version of Sous le regard d’un soleil noir was produced in 1979-80 in the studios of the Faculty of Music of the Université de Montréal and during November/December 1981 in the studio of the {acro:inagrm} (Paris, France) for the sixth section, Citadelle intérieure (Inner Citadel), which was added to the initial version. Sous le regard d’un soleil noir was premiered February 3, 1981, at the Université de Montréal and was presented at the 11th Bourges International Festival of Experimental Music (France) on June 14, 1981. Section 6, Citadelle intérieure was a commission from the {acro:inagrm} (Paris, France). The composition of this piece was made possible by an artistic creation grant from the Music Section of the Minister of Culture and Communications, (France, 1979) as well as the amiable invitation from the Faculty of Music of the Université de Montréal. Sous le regard d’un soleil noir was awarded the 1st Prize in the Electroacoustic Program Music category at the 9th International Electroacoustic Music Competition in Bourges (France, 1981). >The recorded voices are those of Arthur Bergeron, Marthe Forget, and Pierre Louet.
ID CEC : 40610
ID catalogue CEC : 10628
Exécutions : 27345, 27374, 28659
Artistes impliqués
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Francis Dhomont 70% Compositeur 1 M
RD Laing 29% Auteur M
Mouvements
Création
Date : 3 février 1981
Lieu : Université de Montréal
Ville : Montréal
Province ou état : Québec
Pays : Canada