Informations
Titre en français : Eau
Mouvement numéro : 1
Mouvement de : Tao
Année de composition : 1984
Durée : 15min 33s
Instrumentation (fr) : bande stéréo
Instrumentation (en) : stereo tape
Dédicace (fr) : À Jacqueline Gezels
Dédicace (en) : To Jacqueline Gezels
Notice (fr) : •• Perception: La nature est ici offerte comme telle à l’auditeur. L’œuvre le plonge dans un univers de sensations, première étape de l’éveil à la connaissance. Ce «phonogramme» — l’expression est du compositeur français François-Bernard Mâche — donne à entendre la matière brute, non transformée et prise de près. Il est le reflet de ma perception et compréhension de cet élément si diversifié, disparate même malgré les apparences.

•• Énergies/images: Bruit blanc. Rideau opaque. Plein. Grésillements. Friture d’eau. Pluie. Orage. Rideau transparent. Traits et grains. Gouttes. Abri. Vide. Fluides. Écoulement et répétition. Lignes. Moulins d’eau. Vagues. Retours. Stagnation.

•• Symboles (Vie et Mort): Symbole de vie pour l’homme occidental et de re-naissance pour la civilisation judéo-chrétienne, l’eau est métaphore de la mort pour le taoïste, liée au mythe des ‘sources jaunes’, pays des Morts, que l’on enterrait au nord des villes, situées au fond du septentrion. Cependant, le solstice d’hiver, lié au septentrion, est un temps propice à la conception: l’énergie dynamique, solaire (Yang) passant l’hiver enveloppée par l’Eau (Yin), récupère sa pleine puissance.

•• Forme: La forme générale va du Plein au Vide par enchaînements successifs des différents types énergétiques rencontrés au fil de l’écoute. L’alternance avec le Vide de la ‘grotte’ provoque une perception du silence chaque fois différente et rythme le temps (à l’image de ces fragments de peintures chinoises qui se perçoivent au fur et à mesure du déroulement du rouleau).

•• Anecdote: Plusieurs ‘campagnes’ de prises de sons en différentes régions ont été nécessaires. Je me suis plongée avec délices dans un univers fascinant de beauté, jouant de l’effet de loupe du micro qui rend audible l’infinie variété des conditions d’existence de l’eau (vitesse du débit, qualité et situation des rochers, pierres, galets, sable), et profitant de toute rencontre surprenante, comme celle d’une cloche sonnant minuit pendant que je courais autour d’une fontaine provençale à quatre branches (le tube initial houang tchong, la ‘cloche d’or’, est associé aux ‘sources jaunes’, à la mi-nuit, au solstice d’hiver…).

•• Spatialisation: Quatre ou six haut-parleurs suffisent à une projection plane, qui privilégie les couples stéréophoniques et découpe l’œuvre en secteurs géographiques. L’eau changeante se livre à ma perception devant moi, immobile.

Notice (en) : •• Perception: Nature here is presented to the listener as it is. Eau (Water) opens the door to a universe of sensations, the first step to the awakening of knowledge. This “phonogram” — an expression coined by François-Bernard Mâche — consists of raw material, recorded up close and unaltered. It is the reflection of my perception and understanding of such a varied element, dissimilar even, in spite of appearances.

•• Energies/images: White noise. Opaque curtain. Fullness. Sizzles. Crackling of water. Rain. Storm. Transparent curtain. Lines and beads. Drops. Shelter. Emptiness. Fluids. Flow and repetition. Lines. Water mill. Waves. Undertow. Stagnation.

•• Symbols (Life and Death): Water, a symbol of life for Western man also a symbol of rebirth in the Judeo-Christian ethic, water is a metaphor for death for the Taoist: it is connected to the myth of the ‘yellow springs’ in the land of the Dead, dead who were buried to the north of the cities located far into the septentrion. However, the winter solstice, connected to the septentrion, is a favorable time for conception; the dynamic, solar energy (Yang) that spends winter surrounded by Water (Yin) recovers its full strength.

•• Form: The general form moves from Fullness to Emptiness through successive sequences of the different energy types encountered during listening. The alternation with the Emptiness of the ‘cave’ causes silence to be perceived in a different way every time, and gives rhythm to time (like these fragments of Chinese paintings that are revealed little by little as the roller turns).

•• Anecdote: Many recording ‘campaigns’ were necessary in different locations. I immersed myself with sheer delight in a universe of fascinating beauty, using the microphone as a magnifying glass that makes audible the infinite diversity of conditions in which water can be found (speed of flow, nature and location of the boulders, rocks, pebbles, sand) and taking advantage of any surprising encounter like that of a bell tolling midnight as I ran around a four-branched Provençal fountain (the initial houang tchong pipe, the ‘golden bell’, is associated with the ‘yellow springs’, in the middle of the night, at the winter solstice…).

•• Spatialization: Four or six loudspeakers allow a level projection, which gives greater importance to stereophonic pairs and divides the work in geographical areas. The changing water flows over my senses I stand still.

Date (fr) : 1 décembre 1993
Date (en) : 1 décembre 1993
Autres informations (fr) : Eau a été réalisée au studio Métamorphoses d’Orphée (Ohain, Belgique) et créée le 21 avril 1984 dans une première version avec zheng amplifié par Violette Beaujeant lors du 1er Festival acousmatique au Théâtre de la Rotonde — Le Botanique à Bruxelles (Belgique). (Version finale avec zheng: 1986.)
Autres informations (en) : Eau (Water) was produced at the Métamorphoses d’Orphée studio (Ohain, Belgium) and premiered on April 21, 1984 by Violette Beaujeant in an initial version with amplified zheng during the 1er Festival acousmatique at Théâtre de la Rotonde — Le Botanique in Brussels (Belgium). (Final zheng version: 1986.)
Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Annette Vande Gorne 100% Compositrice 1 F
Création
Date : 21 avril 1984
Lieu : Théâtre de la Rotonde — Le Botanique
Ville : Bruxelles
Pays : Belgique