Notice (fr) : |
Entropic Twilights (Les brunantes entropiques) s’inspire du concept du crépuscule, un temps entre deux états. J’y vois une métaphore de notre propre époque, entre deux millénaires. Les changements perpétuels de densité, de tempo et d’atmosphère de la première partie, Twilight’s Nomadic Desire, suggèrent un état d’impatience ou d’anticipation. Twilight’s Sleep, une expression médicale servant à décrire l’état de demi-conscience engendrée par la morphine chez les femmes accouchantes, évoque un état de transformation lente et onirique. En s’amorçant par une modulation métrique sur un tempo rapide, la dernière section, Twilight’s Ritual Incantations, s’élance à la rencontre de la nouveauté. Le ritardando final ramène la pièce à un état de calme et de réflexion. Malgré l’anxiété générale qui a entouré l’arrivée du nouveau millénaire, j’ai choisi de composer une œuvre joyeuse et optimiste. Il s’agit d’une réponse à la perception philosophique, à l’effet que le monde postmoderne est vide de substance, de sens, de valeur et de différence. Tout est aplani dans le monde postmoderne, un état similaire à l’entropie. (Imaginez-vous la discothèque typique de l’amateur de musique: des tablettes remplies de disques compacts représentant des siècles d’histoire musicale.) C’est là la base d’Entropic Twilights: aborder les techniques de composition populaires et formelles d’une manière entropique, en tant que ressources égales. Entropic Twilights combine pêle-mêle des sons musicaux communs (enregistrés séparément dans mon studio), comme des guitares distortionnées, des batteries, divers chœurs, de grands orchestres de cuivres, de vents, d’anches et de cordes; des instruments à percussion provenant de partout dans le monde, des instruments de l’orchestre gamelan, en plus des casseroles, chaudrons, tiges métalliques, plaques métalliques et jantes de roue. Dans cette pièce, je leur fais chanter des mélodies tonales doucereuses et parfois ironiques, des textures dissonantes, des grooves jazzés, des rythmes rock pesants, des rythmes du monde et des polyrythmiques complexes. Combinés par les truchements d’un multipistage exagéré, ces matériaux implosent et adoptent de nouvelles identités qui les portent au-delà de leurs significations historiques éculées. |
Notice (en) : |
Entropic Twilights is inspired by the concept of twilight, a time between states. I use it as a metaphor for our own time, situated between millennia. The constantly changing density, tempos and moods of the first part, Twilight’s Nomadic Desire, suggest a state of impatience or anticipation. Twilight’s Sleep, a medical term used to describe the morphine-induced semi-consciousness experienced by birthing mothers, evokes a slow and dreamlike state of transformation. Opening on a metric modulation to a fast tempo, the final section, Twilight’s Ritual Incantations, surges forward towards the new. The closing ritard brings the piece back to a calm, reflective state. Although there was great anxiety about the passing of the millennnium, I chose to compose a work which is joyful and optimistic. It is a response the the philosophical perception that the postmodern world is drained of substance, meaning, value and difference. Resembling a state of entropy, everything is flatttened in the postmodern world. (Imagine the typical music listener’s library: a shelf loaded with CDs spanning centuries of music history.) This is the basis for Entropic Twilights: engaging popular and formal writing techniques in an entropic manner — as equal resources. Entropic Twilights jumbles together commonplace musical sounds (recorded individually in my studio) such as distorted guitars; drum kits; multiple choirs of voices; large orchestras of brass, wind, reed and string instruments; percussion instruments from around the world; Gamelan orchestra instruments; as well as tams, saucepans, cooking pots, metal poles, metal plates, and wheel rims. for this piece I make them sing in sweet, sometimes ironic tonal melodies, dissonant textures, jazz grooves, hard-driving rock beats, world rhythms and complex polyrhyms. Combined through excessive multi-tracking, these materials implode from within and take on new identities beyond their worn out historical meanings. |
Autres informations (fr) : |
Entropic Twilights a été composée en 1997-98 et réalisée dans le studio du compositeur en 1998-99 (Twilight’s Ritual Incantations) et en 1999-2000 (Twilight’s Nomadic Desire; Twilight’s Sleep); l’œuvre a été revue, remixée et remasterisée dans le studio montréalais du compositeur en 2003-04. Twilight’s Nomadic Desire (en deux sections: 12:16 et 9:46) est une commande de l’{acro:acreq}, avec l’aide du Conseil des arts du Canada. Sa création a eu lieu le 15 septembre 2000 à l’Usine C, à Montréal. Twilight’s Sleep (8:11) est une commande de New Adventures in Sound Art ({acro:naisa}), avec l’aide du Conseil des arts du Canada. Sa création a eu lieu le 2 septembre 2001, dans le cadre du Sound Travels Festival of Sound Art, à Toronto. Twilight’s Ritual Incantations (18:50) est une commande de Réseaux des arts médiatiques, avec l’aide du Conseil des arts du Canada. Sa création a eu lieu le 19 février 1999 dans le cadre de la série de concerts Rien à voir (5) présentée par Réseaux au Théâtre La Chapelle à Montréal. La réalisation de cette œuvre a reçu l’aide du Conseil des arts du Canada en 1999-2000 (y compris le Prix Victor Martyn Lynch-Staunton Award) et du Conseil des arts et des lettres du Québec ({acro:calq}) en 2001-2002. La création d’Entropic Twilights dans sa version finale de 2004 a eu lieu le 29 avril 2005, pendant le festival Borderline de Malmö (Suède), où le compositeur était l’un des artistes internationaux invités. |
Autres informations (en) : |
Entropic Twilights was composed in 1997-98 and produced in the composer’s studio in 1998-99 (Twilight’s Ritual Incantations) and 1999-2000 (Twilight’s Nomadic Desire; Twilight’s Sleep); the work was revised and remixed, and remastered in the composer’s studio in Montréal in 2003-04. Twilight’s Nomadic Desire — in two sections: 12:16 and 9:46 — was commissioned by {acro:acreq} with support from the Canada Council for the Arts ({acro:cca}) and premiered on September 15, 2000 at Usine C in Montréal. Twilight’s Sleep — 8:11 — was commissioned by New Adventures in Sound Art ({acro:naisa}) with support from the Canada Council for the Arts ({acro:cca}) and premiered on September 2, 2001 during the Sound Travels Festival of Sound Art in Toronto. Twilight’s Ritual Incantations — 18:50 — was commissioned by Réseaux des arts médiatiques with support from the Canada Council for the Arts ({acro:cca}) and premiered on February 19, 1999 during the Rien à voir (5) concert series presented by Réseaux at La Chapelle in Montréal. The production of this work received support from the Canada Council for the Arts ({acro:cca}) in 1999-2000 (including the Victor Martyn Lynch-Staunton Award) and from the Conseil des arts et des lettres du Québec ({acro:calq}) in 2001-02. Entropic Twilights, in its 2004 final version, was premiered on April 29, 2005 during the Borderline Festival in Malmö (Sweden), where the composer was one of the invited international guest artists. |