Notice (fr) : |
D’après la musique composée pour la pièce de théâtre L’Éden cinéma de Marguerite Duras, mise en scène par Brigitte Haentjens au Centre national des arts (Ottawa) et au Festival de théâtre des Amériques (Montréal) en mai 2003. Les musiques de scène et de concert ont été composées en parallèle, comme relevant de la même fiction mais correspondant à des finalités différentes. Dans la pièce de Duras, il y a un peu plus de quatre-vingt didascalies sur la musique. La seule façon d’y répondre était, selon moi, de mettre de la musique en continu dans la pièce. Alors j’ai imaginé une musique qui serait faite de très longues boucles sonores, sur lesquelles il n’y aurait presque rien, quelques éléments musicaux épars, disséminés dans le temps et dans l’espace. Dans la version concert, à ces boucles s’ajoutent des éléments sonores qui représentent autant de facettes différentes de l’univers musical de la pièce — le Vietnam, où Marguerite Duras est née et où elle a vécu jusqu’à son adolescence, le piano de l’Éden cinéma, quelques atmosphères évanescentes, le gramophone — qui évoquent, grâce à l’omniprésence du rythme, la route, le voyage, le départ. Traduction française du chant laotien entendu au début de Éden Ô… fleur de lotus Fleurie au milieu de l’eau claire de l’étang Tes feuilles poussaient à travers la boue Tes valets ne sont que des herbes mélangées à l’eau boueuse Mais tu es toujours considérée comme une fleur Qu’on ne se lasse pas de contempler Au beau milieu du soleil levant Une foule d’insectes rôdaient autour de toi Ô… fleur de lotus Qui? tu appartiendras à qui? [traduction française: Soukhinkham Pakdimounivongs] |
Notice (en) : |
Adapted from the music composed for the play L’Éden cinéma by Marguerite Duras, staged by Brigitte Haentjens at the National Arts Centre (Ottawa), and at Festival de théâtre des Amériques (Montréal), in May 2003. The stage and the concert musics were composed in parallel, as if they were parts of the same fiction but corresponded to different purposes. Duras’ play contains over eighty indications about when and how music should be used. The only way to fulfil these indications, according to me, was to have the music played continuously during the play. So I imagined music made of very long sound loops over which very little happens, some sound events disseminated here and there over time and space. In the concert version, extra elements are added to the loops, representing the different aspects of the sonic universe of the play — Vietnam, where Marguerite Duras was born and raised until her teens, the Éden Cinema’s piano, some evanescent atmospheres, the gramophone — that evoke, thanks to the omnipresence of rhythm, the road, the journey, the departure. |
Autres informations (fr) : |
Éden a été réalisée en 2003 dans le studio du compositeur et a été créée le 12 mai 2003 dans le cadre du festival Les musiques 2003, à Marseille (France). La présente version est une révision réalisée à l’automne 2003 dans le studio du compositeur et créée le 27 novembre 2003 à la Royal Academy of Music, Århus (Danemark). Éden est une commande du Groupe de musique expérimentale de Marseille ({acro:gmem}). La citation du début de l’œuvre est un Chant laotien paru sur le disque India Song et autres musiques de films que le compositeur Carlos D’Alessio a composé pour Marguerite Duras, publié par le Chant du Monde (LDX 274818). |
Autres informations (en) : |
Éden was realized in 2003 at the composer’s studio and premiered on May 12, 2003 during the Les musiques 2003 festival in Marseille (France). The current version was completely revised in the fall of 2003 at the composer’s studio and premiered on November 27, 2003 at the Royal Academy of Music, Aarhus (Denmark). Éden was commissioned by the Groupe de musique expérimentale de Marseille ({acro:gmem}). The music quoted at the beginning is a Laotian Song that appears on the disc India Song et autres musiques de films, that composer Carlos D’Alessio wrote for Marguerite Duras released by Le Chant du Monde (LDX 274818). |