C’est en 1906 que le Passage du Nord-Ouest fut franchi par mer pour la première fois, à la suite d’un périple de trois ans effectué par l’explorateur norvégien Roald Amundsen. Sa route n’était pas pratique d’un point de vue commercial, certains passages étant très peu profonds.

Le Passage du Nord-Ouest est un passage maritime nord qui relie l’Atlantique au Pacifique en passant entre les îles arctiques du Grand Nord canadien. Jusqu’à tout récemment, ce passage n’était praticable que l’été. Or, en raison de l’actuel réchauffement climatique, il l’est maintenant aussi en hiver. Le Passage du Nord-Ouest raccourcit de 4000 km le trajet maritime actuel entre l’Europe et l’Extrême-Orient, lequel emprunte le canal de Suez.

L’œuvre

La pièce Domino: le Passage du Nord-Ouest recrée, de façon onirique, le passage d’un bateau dans le Grand Nord canadien. Une lente progression dans ce qui était jadis un territoire vierge. Une faune de plus en plus menacée par la présence d’énormes porteurs et de navires marchands transportant des matières dont le déversement dans les eaux arctiques entraîne des répercussions qui seront certainement connues d’ici peu… Et ce passage n’est possible qu’à cause du réchauffement climatique. Les incidences négatives amènent d’autres incidences négatives. L’effet domino.

L’œuvre évoque un climat de tension et de mystère par l’intégration sporadique de cris d’oiseaux, de phoques et d’ours compressés en une seule matière audio qui donne une dynamique au canevas sonore, soit le bourdonnement de basses fréquences obtenu par l’amplification d’une source lumineuse de grande intensité (lampe de luminothérapie). Ensuite, à certains endroits, on peut entendre le son (légèrement traité) d’un moteur de brise-glace.

La pièce se termine par la mélodie d’un orgue de Barbarie provenant de l’œuvre de György Ligeti, Musica ricercata: IV. Tempo de Valse. L’intégration de l’orgue de Barbarie évoque la fin du voyage, sorte de soulagement macabre pour l’équipage…