Informations
Titre en français : Empathies entropiques
Année de composition : 1998-2001
Durée : 47min 8s
Instrumentation (fr) : bande stéréo
Instrumentation (en) : stereo tape
Dédicace (fr) : À Yves Daoust pour tout ce qu’il m’a appris
Dédicace (en) : To Yves Daoust, because of everything he taught me
Notice (fr) : Cette pièce est une sorte d’épopée de l’intérieur, d’éloge à la multiplicité. L’œuvre présente une série de tableaux dont chacun illustre une expérience de l’altérité à travers des personnages de différentes cultures.

Le parti pris fut d’utiliser la voix humaine comme instrument principal. La volonté de capter différentes langues (russe, italien, créole, anglais, arabe, langues africaines, langue inventée) participe au désir de créer un sentiment d’étrangeté. N’étant plus accaparé par le sens, faute de connaître ces langues, c’est la musicalité de celles-ci qui me dirigeait.

La fragilité d’une hésitation, le rythme des phrases, la reprise d’un souffle, l’éclat d’un rire; toutes ces éphémères anecdotes m’éveillaient à la découverte de l’autre, à la soif des moindres fluctuations. J’avais l’impression de capter des parcelles d’âme, de découvrir à l’intérieur de ces émotions, une part d’universalité.

Au cœur du processus de création, à force de m’imprégner de ces énergies, les moments d’écoute devinrent de véritables occasions de rencontre. Découverte de l’autre, de mon regard, des répercussions intimes qui en émergeaient.

«Voici l’éternelle origine de l’art: une forme se présente à l’homme et demande à être fixée dans une œuvre. Cette forme n’est pas le produit de son âme, c’est une apparition du dehors qui se présente à cette âme et lui demande la force efficiente. Il s’agit là d’un acte essentiel de l’homme. S’il s’accomplit, s’il dit de tout son être le mot fondamental Je-Tu, à la forme qui lui apparaît, alors la force efficiente ruisselle, l’œuvre naît.»

Cette citation est tirée du très beau livre Je et Tu (1938) de Martin Buber. Cet ouvrage qui décrit si magnifiquement une philosophie de la rencontre fut une véritable source d’inspiration.

Était-ce un fou désir que de vouloir traduire en musique l’expérience d’une réciprocité? Que de vouloir rendre presque palpable un moment d’intimité? Peut-être, mais cela m’aura permis de vivre un véritable voyage intérieur au cœur même d’une des beautés de l’altérité qui est: la richesse des différences.

Notice (en) : This work is an inner odyssey of sorts, in praise of multiplicity. The piece features a series of snapshots, each illustrating a specific experience with otherness through characters with different cultural backgrounds.

I chose to use the human voice as the featured instrument. By capturing various languages (Russian, Italian, Creole, English, Arabic, African, made-up language), I was going for a feeling of strangeness. Since I don’t understand these languages, their meaning was not a burden anymore, and I could let myself be guided by their musical qualities.

A fragile hesitation, the rhythm set by sentences, a pause for breath, a burst of laughter — all these ephemeral anecdotes were awakening me to the other and making me thirsty for the slightest fluctuations. I had the feeling I was capturing fragments of souls, and discovering the inner reality of these emotions, a portion of universality.

At the heart of the creative process, as I was soaking in this energy, moments of listening became veritable opportunities to meet. The discovery of the other, of my critical look, of the intimate repercussions that emerged.

“This is the eternal origin of art: a shape appears to a man and demands to be fixed in a work. That shape is not the product of his soul, but an outside apparition that manifested itself to that soul and asked from it an efficient force. This is an essential action. If the man realizes himself, if he says, with all his might, the fundamental word I-You to the shape that appeared to him, then the efficient force flows, and the work is born.” [Translated by François Couture]

This quote is from a beautiful book by Martin Buber entitled Je et Tu (1938). This book, which marvelously describes a philosophy of the meeting, was a huge source of inspiration.

Was it madness to wish to translate into music the experience of reciprocity? To make a moment of intimacy almost tangible? Maybe it was, but it allowed me to experience a true inner journey to the heart of one of otherness’s beauties: the richness of differences.

Traducteur (en) : François Couture
Date (fr) : 24 août 2008
Date (en) : 24 août 2008
Autres informations (fr) : Empathies entropiques a été réalisée entre 1998 et 2001 au studio du compositeur à Montréal et a été créée le 12 décembre 2001 dans le cadre de la série de concerts Rien à voir (10) présentée par Réseaux à l’Espace GO, à Montréal. Merci à Camille Locquet, Gisèle Poirier et sa famille, Sylvana Bitar, Jennyfer, Sergeï, Yvonne Robuste, Dominique de Juriew, Lolita, Pablo Bonacina, Lucie Lukina, Claude Jeannot, Eval Manigat et Mano Charlemagne. Et au Conseil des arts et des lettres du Québec ({acro:calq}).
Autres informations (en) : Empathies entropiques [Entropic Empathies] was realized between 1998 and 2001 at the composer’s studio in Montréal, and premiered on December 12, 2001 at Espace GO in Montréal, during the Rien à voir (10) concert series presented by Réseaux. Thanks to Camille Locquet, Gisèle Poirier and her family, Sylvana Bitar, Jennyfer, Sergeï, Yvonne Robuste, Dominique de Juriew, Lolita, Pablo Bonacina, Lucie Lukina, Claude Jeannot, Eval Manigat, and Mano Charlemagne. And to the Conseil des arts et des lettres du Québec ({acro:calq}).
Exécutions : 22118, 27588
Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Jacques Tremblay 100% Compositeur 1 M
Mouvements
1 La petite Camille 6min 38s
2 L’enfant d’Afrique 3min 24s
3 Ganga Is Divine 4min 36s
4 Lolita corps et âme 4min 16s
5 Polonaise 7min
6 Tryptique russe 6min 38s
7 Rêve libanais 6min 7s
8 Haïti troubadour 8min 32s
Création
Date : 12 décembre 2001
Lieu : Espace Go
Ville : Montréal
Province ou état : Québec
Pays : Canada
Événement : 22118 : concert solo: Altérité