Bio en français : |
Compositeur autodidacte, Aimé Dontigny est l’un des membres fondateurs du collectif de «bruitisme libre» Napalm Jazz (Free transgénique, 1998), et du duo morceaux_de_machines (liberum arbitrium, 2002; Estrapade, 2004). Il se consacre avec enthousiasme aux nombreux défis que représentent les formes improvisées des musiques modernes et contemporaines, et s’intéresse particulièrement au développement ainsi qu’à la reconnaissance de ces formes d’expressions artistiques. Depuis 2003, il s’implique activement à la création du Réseau canadien pour les musiques nouvelles, une organisation nationale bilingue visant à promouvoir et à élargir les horizons ouverts à la «musique nouvelle» (au sens le plus inclusif). Ses compositions comportent une multitude de citations subtiles et sa palette sonore s’adapte à de nombreuses esthétiques, comme en témoignent ses projets avec Diane Labrosse (Télépathie, 2002), Chantal Dumas (Duophone, 2003) ainsi que sa collaboration encore inédite avec le compositeur Paul Dolden. Dans le sillage de nombreux compositeurs de maintes époques en Occident, Dontigny trouve fréquemment son inspiration dans la littérature. L’un de ses projets, intitulé Sine Fiction, a pour audacieuse ambition la création de trames sonores originales, non pas pour des films mais bien pour des livres, dans ce cas-ci des romans de science fiction parmi les plus importants du genre. L’on peut également déceler dans plusieurs de ses pièces l’influence directe d’auteurs aussi divers que William S Burroughs, Anthony Burgess, Guy Debord et Denis Vanier. Une autre caractéristique des compositions de Dontigny est l’importance qui y est accordée à la réflexion sur l’histoire de la musique à proprement parler: en ce sens, son œuvre est réellement une œuvre «réfléchissante», puisqu’à travers elle l’auteur s’interroge sur son propre rôle en tant qu’artiste, sur les conditions de possibilité d’une compréhension de la musique et des limites de l’expérience esthétique, invitant l’auditeur en faire autant. Dontigny questionne autant la pratique que la théorie musicale; dans cette optique, les nombreuses citations dans son travail ne sont pas le fruit du hasard. Dontigny oriente ses recherches dans la perspective de l’enracinement de l’art dans l’histoire: peut-on continuer de nier que la musique, alors qu’elle est de plus en plus en symbiose avec les innovations technologiques et les systèmes de télécommunications eux-même dépendants de certains déterminants économiques, n’ait de lien direct avec la communauté dont elle est issue? L’artiste peut-il prétendre à l’hétéronomie, ou a-t-il des responsabilités politiques? Aimé Dontigny fait le choix de l’engagement; ses compositions provoquent le débat et l’échange d’idées, tout en privilégiant l’expérience sensible sur le discours. Dontigny prend parole à la fois en tant que musicien et historien de la musique moderne et post-moderne Dontigny se produit régulièrement en concert et a participé à de nombreux événements musicaux et festivals, tels que Rien à voir, Mutek, Périphériques et AlgoRythm(e)s (Montréal), Clonk (Toronto), Digidome (Saskatoon), Festival de musique actuelle de Victoriaville, Résonances (Saint-Nazaire, France), Haunted Folklore (Bruxelles, Belgique), Totally Huge New Music Festival (Perth, Australie) et Electrofringe New Media Arts Festival (Newcastle, Australie). |
Bio en anglais : |
Self-taught composer, Aimé Dontigny is one of the founding members of the ‘free noise’ collective Napalm Jazz (Free transgénique, 1998), and of the duet morceaux_de_machines (liberum arbitrium, 2002; Estrapade, 2004). He devotes himself eagerly to the numerous challenges offered bu the new forms of modern and contemporary improvised musics, and is particularly interested in the development and recognition of those expressive artforms. Since 2003, he has been actively involved in the creation of the Canadian New Music Network, a national, bilingual organization aiming at promoting and widening the horizons to ‘new music’ (in its broader definition). His works comprise multiple subltes quotes and references, and his acoustic palette adapts to many different aesthetics, as demonstrate his projects with Diane Labrosse (Télépathie, 2002), Chantal Dumas (Duophone, 2003) and his ongoing yet unreleased collaboration with composer Paul Dolden. As did numerous western composers of all times, Dontigny frequently finds his inspiration in literature. One of his projects, titled Sine Fiction, has for a daring premice the creation of ‘original soundtracks’, not for films but for books; in that very case, science fictions novels among the most groundbreaking and popular of the genre. One can also perceive in many of his works the direct influence of writers as diverse as William S Burroughs, Anthony Burgess, Guy Debord and Denis Vanier. Another characteristics of Dontigny’s compositions is the prevailance that is therein granted to a meditation on the history of music, literally: in that sense, his work is really one of ‘reflexive’ purpose, as through it the musician questions his own role as an artist, the conditions of possibility of an understanding of music and of the limits of its experience, inviting the listener to ‘think’ as well. Dontigny reflects both on practice and on musical theory; in that perspective, the quotes in his pieces are not accidental. Dontigny directs his research towards a rooting of art in history: can we deny for much longer that music, while so profoundly linked to technological advances and innovations, and embedded in telecommunication industries themselves subordinated to certain economic factors, that music is a direct product of its community? Can an artist claim heteronomy, or does he have to endorse political responsabilities? Aimé Dontigny makes the choice of commitment; his works provoque debate and exchange of ideas, yet they put the sensible experience first. Dontigny speaks as a musician and as a modern and post-modern music historian. Dontigny regularly presents his work in live settings and in various festivals, such as Rien à voir, Mutek, Périphériques and AlgoRythm(e)s (Montréal), Clonk (Toronto), Digidome (Saskatoon), Festival de musique actuelle de Victoriaville, Résonances (Saint-Nazaire, France), Haunted Folklore (Brussels, Belgium), Totally Huge New Music Festival (Perth, Australia), and Electrofringe New Media Arts Festival (Newcastle, Australia). |