Titre en français : |
Quatuor no 12 en do mineur «Quartett-Satz» |
Numéro de catalogue : |
D 703 |
Tonalité : |
Do
mineur
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Année de composition : |
1820
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Instrumentation (fr) : |
quatuor à cordes
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Instrumentation (en) : |
strings quartet
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Notice (fr) : |
Le critique du dix-neuvième siècle Walter Horatio Pater avait défini le romantisme comme étant «l’adjonction de l’étrangeté à la beauté». Admettons que la beauté est l’expression de sentiments nobles délimitée par des cadres aux proportions classiques, et que «l’étrangeté» réfère aux choses soit chimériques, étrangères, fabuleuses ou idéales. Alors la seconde appliquée à la première serait en effet un trait distinctif des compositeurs qui comme Schubert ont conduit du classicisme au romantisme: héritier direct de la beauté «classique», il a su à sa façon y imprimer une certaine «étrangeté». C’est d’ailleurs cet aspect qui semble en premier frapper le musicographe Alfred Einstein lorsqu’il écrit que le Quartettsatz en do mineur, D 703 «n’est pas émouvant, mais étrange». Ce «mouvement de quatuor», composé en décembre 1820 — œuvre de jeunesse autant que de maturité, donc, de la part d’un compositeur qui n’avait que 23 ans et à qui il restait à peine huit ans à vivre -, participe en effet tout autant d’une clarté de conception que de traits inédits. De proportions et de forme plutôt classiques, l’œuvre a d’étrange, selon Einstein, son atmosphère particulière exacerbée par le trémolo du début qui habite un peu le mouvement en entier. De plus, comme presque toujours chez Schubert, le chemin harmonique parcouru n’est pas du plus attendu: depuis l’inquiétant do mineur initial, il emprunte pour terminer l’exposition en un élégiaque sol majeur les chemins tortueux que sont la bémol majeur et mineur, qui nous gratifiant d’un thème lyrique à souhait coupé soudainement par de nouveaux spasmes de véhémence. Enfin — belle trouvaille — pour bien arc-bouter le mouvement, Schubert le termine avec le thème d’ouverture qu’il avait auparavant retranché du début de la récapitulation. Schubert a laissé 41 mesures d’un deuxième mouvement, un Andante malheureusement inachevé, comme le sera deux ans plus tard sa symphonie en si mineur… comme l’a été aussi sa vie trop courte. |
Notice (en) : |
The nineteenth-century English critic Walter Horatio Pater once defined Romanticism as “the addition of strangeness to beauty.” If one understands beauty as the expression of noble sentiments within the framework of classical proportions, and strangeness as relating to something either chimerical, foreign, fabulous or ideal, then the latter applied to the former is indeed a hallmark of composers who like Schubert led the way from Classicism to Romanticism. A direct inheritor of Classical beauty, he managed in his own peculiar way to impart a certain strangeness upon it. This is the very aspect that seemed paramount in the noted musicographer Alfred Einstein’s assessment of the Quartettsatz in C minor, D. 703, which he deemed “not emotional but weird.” This “String Quartet Movement,” composed in 1820 (at once an early and a mature work, written as it was by a 23-year-old composer who had barely eight years left to live) is as clearly and classically conceived as it abounds with novel ideas. Its “weird atmosphere,” writes Einstein, “is increased by the almost continuous tremolo in the ’accompaniment’ or in the theme itself” which permeates to some extent the entire movement. Moreover, as almost always in Schubert’s music, the succession of keys is not quite what one would expect: from the initial, disquieting C minor, the music shifts through unexpected A-flat major and minor-gratifying us on the way with a lofty lyrical theme suddenly interrupted by more vehement spasms-before settling into an elegiac G major to end the exposition. Finally, as a fine way to buttress the movement, Schubert ends it with the opening theme, which he had previously subtracted from the beginning of the recapitulation. Schubert wrote 41 bars of a second movement, an Andante that was sadly left unfinished, like two years later his B-minor symphony… like also his tragically short life. |
Rédacteur (fr) : |
Jacques-André Houle |
Rédacteur (en) : |
Jacques-André Houle |
Date (fr) : |
25 octobre 2006 |
Date (en) : |
25 octobre 2006 |
Exécutions : |
20237,
20245,
20246,
20247,
20248,
20253,
20254,
20255,
20256,
20257,
20258,
20259,
20261,
20262,
20264,
20265,
20266,
20268,
20269,
329585,
330020,
330607,
330609,
330731
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