Informations
Titre en français : Trois petites histoires concrètes
Année de composition : 1998
Durée : 12min 59s
Instrumentation (fr) : bande stéréo
Instrumentation (en) : stereo tape
Commande de : Réseaux des arts médiatiques
Dédicace (fr) : À Pierre Schaeffer
Dédicace (en) : To Pierre Schaeffer
Notice (fr) : Trois petites histoires concrètes est un triptype qui commémore le 50e anniversaire de la naissance de la musique concrète. Cette œuvre met en scène trois grands thèmes issus de la démarche concrète: l’acousmatique, le tournage sonore et l’exploration de l’espace.

La ‘rupture’ acousmatique: Surprenante rupture! C’était pourtant un hymen légitime: le son et l’objet auquel il renvoie comme indice ou signifiant. Une union dont on pourrait clamer l’absolue nécessité. Ce Pierre Schaeffer a lancé un pavé dans la mare et fait perdre ‘cause’ et ‘sens’ aux grenouilles, au point de les rendre totalement acousmatiques. Mais, éclaboussés que nous sommes, réjouissons-nous de notre acousmatisme chronique qui nous ouvre des horizons insoupçonnés! Célébrons le sillon fermé mais combien fertile et le chromatisme d’une cloche sonnant le deuil de son attaque.

Les ‘micro-confidences’ du tournage sonore: Le micro, son cadrage, son effet grossissant favorisent la captation de petits frottements, glissements et chuchotements qui, saisis au vol, exacerbent la sensualité de l’ouïe et modulent l’intensité dramatique de l’œuvre. Micro-confidences commémore l’avènement du tournage sonore et de la phonographie moderne, grands complices de cette infidélité aux corps sonores que l’on pratique depuis 50 ans dans des chambres closes, parfois même au fond d’une armoire.

Pythaghorizons l’espace: L’opacité du rideau derrière lequel se cachait Pythagore servait à donner transparence et profondeur à son enseignement. Et c’est de même, avec la plus fidèle ‘opacité’, que des pelotons de haut-parleurs, propagateurs apathiques à l’aspect sombre et austère crient, rugissent, chuchotent et chantent notre concrétitude depuis 50 ans. Ce ‘rideau’ de boîtes et de cônes dissimule pour mieux nous faire rêver, errer, pour mieux nous égarer aux confins des horizons du sonore. Soliste malgré lui à l’heure des premières musiques concrètes, le haut-parleur s’est démultiplié et forme aujourd’hui un ‘orchestre’ qui confère aux œuvres des colorations multiples et de folles trajectoires cinétiques, pour que se conjuguent les horizons de l’imaginaire et ceux de l’espace sonore.

Notice (en) : Trois petites histoires concrètes (Three Short Concrete Stories) is a triptych commemorating the 50th anniversary of musique concrète. It is centered on three major topics that characterize the concrète approach: acousmatics, sound ‘shooting,’ and the exploration of sound space.

The acousmatic “rupture”: Surprising rupture! It was a legitimate hymen: the sound and the object to which it refers as a sign or a signifier. Such a union could be seen as an absolute necessity. This Pierre Schaeffer has thrown a stone into the pond and caused frogs to lose reason and sense, enough to render them completely acousmatic. But, splashed that we are, let us rejoice in our chronic acousmatism that opens up unsuspected horizons. Let us celebrate the closed but O so fertile furrow and the chromatism of a bell sounding the mourning of its attack.

The “micro-confidences” of the sound shooting: The microphone, its centering, its magnifying effect allow the recording of small frictions, slips and whispers which, caught on the fly, exacerbate the sensuality of hearing and modulate the intensity of the work. Micro-confidences commemorates the advent of sound shooting and modern phonography, great accomplices of this unfaithfulness to sounding bodies we have been practicing in closed rooms for the last 50 years, sometimes even hidden inside a cupboard.

Let’s “pythagorize” space: The opacity of the curtain Pythagoras hid behind was used to give transparency and depth to his teachings. With a similar opacity, dark and austere groups of loudspeakers, apathetic propagators, have been shouting, howling, whispering and singing our concrète selves for 50 years. This “curtain” of boxes and cones dissimulates to help us dream, wander, and get lost at the very edge of the sound horizon. Soloist in spite of himself in the first concrète music works, the loudspeaker has multiplied and takes the importance of an orchestra which confers to the works multiple colors and crazy kinetic trajectories in order to combine the horizons of the imaginary and the sound space.

Traducteur (en) : François Couture
Date (en) : 1 septembre 2003
Autres informations (fr) : Trois petites histoires concrètes a été réalisée en 1998 au studio du compositeur à St Louis (Missouri, ÉU) et a été créée le 28 octobre 1998 dans le cadre de la série de concerts Rien à voir (4) présentée par Réseaux des arts médiatiques au Théâtre La Chapelle à Montréal. Trois petites histoires concrètes est une commande de Réseaux des arts médiatiques.
Autres informations (en) : Trois petites histoires concrètes was realized in 1998 at the composer’s studio in St Louis (Missouri, USA) and premiered on 28 October 1998 as part of the Rien à voir (4) concert series presented by Réseaux at Théâtre La Chapelle in Montréal. Trois petites histoires concrètes was commissioned by Réseaux des arts médiatiques.
Exécutions : 22106, 22130, 22171, 22177, 27614
Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Stéphane Roy 100% Compositeur 1 M
Mouvements
1 Ruptures 4min 8s
2 Micro-confidences 3min 50s
3 Pythaghorizons 5min
Création
Date : 28 octobre 1998
Lieu : La Chapelle
Ville : Montréal
Province ou état : Québec
Pays : Canada
Événement : 22106 : concert solo + carte blanche