Appartenances est issue de phonographies de cette mosaïque montréalaise, saisies à la volée lors de promenades dans les rues de la ville. J’ai fait usage de ces phonographies comme d’une matière sonore à l’état brut que le travail en studio m’a permis de modeler, de faire dériver vers une expression plus abstraite. À l’exception de quelques citations explicites, ces transformations émancipent le matériau sonore de son référent tout en lui conservant ce qui lui est immanent: son aura celtique, latine ou orientale, comme il vous plaira. Car il en est de cette pièce comme d’autres de ma production: le propos poétique est rarement dénoté, il constitue plutôt l’élan initial qui ouvre les chemins de la création et de la réception et qui favorise, par le jeu des formes sonores, l’évasion vers l’inouï.

Appartenances (Belongings) grew out of phonographies of this Montréal mosaic recorded while walking around in the city streets. I have used these phonographies as raw sound material. I worked on it in the studio to shape it and let it slip toward a more abstract form. Besides a few explicit quotes, these transformations free the sound matter from its referent without stripping away its immanent nature: its aura, be it Celtic, Latin or Oriental, as you wish. As in many other pieces of mine, the poetic discourse is rarely denoted, instead it provides the initial impulse to open the doors to creation and reception, the impulse that helps one escape to the unheard-of, thanks to the interplay of sound forms.