L’action se passe dans un château au Moyen-Âge. Pour donner entière signification au fragment joué, il nous paraît utile de résumer l’ouvrage. Au premier acte, Bérengère exprime à son amie Hélène son chagrin de voir son époux, Aubry, se détacher d’elle. Hélène aime Aubry qui s’est pris de passion pour elle. Dans la dernière scène du 1er acte, Bérengère a surpris cet amour et pressent qu’Aubry la répudiera pour épouser Hélène. Au second acte, Bérengère quitte d’elle-même son foyer. Hélène et Aubry n’ont pu être heureux, l’image de Bérengère est sans cesse entre eux. Hélène sent que l’amour d’Aubry pour Bérengère est toujours vivace. Elle retrouve son amie au moment où celle-ci va se retirer dans un couvent. Aubry a conscience de son ardent amour pour celle qui fut et reste toujours son épouse; il la supplie de revenir à son foyer, elle finit par y consentir. Hélène expiera au couvent un moment d’erreur.

Le prélude du second acte commente l’action du 1er acte et fait pressentir ce qui doit se passer.

L’idée dominante est celle de la répudiation de Bérengère. Le début est une réflexion (entrée fuguée) sur le thème d’amour attribué à Bérengère (B):

[Exemple 1]

et encadrée par les accords significatifs de la répudiation (R). Puis, s’expose le thème d’amour d’Hélène pour Aubry (en fa dièse mineur), accompagné de nombreux thèmes épisodiques. Un passage rythmique amène le thème d’amour d’Aubry pour Hélène (en ut dièse mineur). Ce thème finit en lamentation décrite d’abord par le cor anglais puis par les cordes. C’est le regret d’avoir quitté Bérengère qu’Aubry ressentira plus tard. Les thèmes d’amour se développant, amènent par étapes l’inévitable répudiation. Enfin, l’orchestre décrit ce qu’aurait pu être la vie conjugale de Bérengère si Aubry n’avait pas trouvé Hélène sur son chemin (la bémol); mais, ce n’est qu’un rêve et la réalité reparaît (la mineur) pour conclure.

[GC5-462]