No 1. Kermesse. Le morceau dépeint la joie populaire et le tumulte de la kermesse au village de Franchimont. Ce sont des danses naïves et animées, où tourbillonnent villageois et gentes villageoises en des rondes sans fin. Après que la kermesse [K] a battu son plein, la clarinette solo chante une phrase [A] qu’agrémentent la flûte et le hautbois: c’est l’arrivée d’un couple de jeunes amoureux. Pendant que le galant se fait tendre et pressant, la Jeannette se rit de sa flamme. Bientôt chants et danses recommencent et le morceau se termine dans l’enthousiasme populaire.

No 2. Interlude. Il précède l’apparition de Satan, ainsi décrite par l’auteur: « La porte s’ouvrit brusquement, la lampe s’éteignit et le reflet du foyer éclaire seul un étranger, immobile au seuil de la cabane. Un long manteau bleu l’enveloppait tout entier. On ne voyait que sa face imberbe et très pâle et très belle. La tempête avait cessé comme par enchantement, une musique céleste retentissait, tandis que des fleurs magnifiques et bizarres naissaient sous ses pas et qu’à travers les carreaux de la lucarne la lune venait saluer l’hôte. Et il parla d’une voix mélodieuse, et il dit: « Je suis l’Esprit du Mal!" », ex. [M].

[Exemple 1]

No 3. « Franchimont ». Ce morceau est l’ouverture de l’œuvre, et en quelque sorte sa synthèse. Il est entièrement bâti sur le thème du château de Franchimont, qui, sous différentes formes, traverse toute la pièce.

Il débute par une vieille chanson wallonne, « L’Esprit du Foyer » [E]. Puis, c’est la révélation par Satan à Jacquard (le héros de la pièce) du fabuleux trésor que recèlent les ruines et que garde une chèvre d’or. Jacquard, poussé par une force infernale, s’élance à l’assaut de la montagne, pendant la nuit de Noël. L’allegro [J] décrit son ascension difficultueuse et haletante dans la neige et les rocs.

Un choral majestueux [C] termine ce prélude et nous apprend que Jacquard vient de parvenir au bout de ses efforts.

[GC5-397]