Informations
Titre en français : Symphonie roumaine
Tonalité : Sol mineur
Année de composition : 1909
Instrumentation (fr) : orchestre
Instrumentation (en) : orchestra
Notice (fr) : Cette œuvre, écrite en 1909, comporte trois mouvements, dont les deux premiers s’enchaînent. Ils n’obéissent à aucun programme littéraire précis, mais puisent leur sève dans plusieurs thèmes populaires, évocateurs de sentiments et de paysages essentiellement roumains.

I. Allegro deciso. — Le premier Allegro, de même que le Finale, sont traités en forme « premier mouvement ». Trois idées assurent l’économie de chacun de ces morceaux, d’une façon analogue à celle de la Symphonie en mi bémol de Beethoven. L’élément directeur (A), enthousiaste et chaleureux, est exposé par les vents et accompagné par (A bis), dont les cordes accentuent le rythme.

Un épisode (B), d’origine populaire, s’achemine par étapes modulantes jusqu’à l’entrée de la troisième idée (C), discrètement énoncée par la clarinette solo, soutenue par le quatuor. Suit alors la série des développements, fertiles en couleurs et en incidents pittoresques. Des sentiments de langueur rêveuse, ou élégiaque, alternent avec maints sursauts en rudes exaltations, évoquant parfois des forces comme en révolte, ainsi que dans la réexposition, qui, d’ailleurs, se fait classiquement. Le développement terminal, basé principalement sur le « pont mélodique » (B) sera enguirlandé par des variations, au quatuor. La péroraison du premier mouvement plane dans une atmosphère de mélancolie calme: un cor anglais chante la mélopée (C), déformée à quatre temps, et, sans conclure définitivement, celle-ci s’enchaîne au Scherzo, sans interruption.

[Exemple 1]

II. Allegretto scherzando. — Ce morceau accuse un sentiment jovial et badin, d’où n’est point exclu une pointe d’espièglerie. C’est en plein air, comme une gaîté paysanne. Le thème (D) est le noyau mélodique unique, tandis que le trio est bâti sur le refrain (E), que lancent d’abord les altos et les clarinettes, sur l’appui de trois trombones. Son caractère oriental est nettement affirmé par l’intervalle de seconde augmentée.

III. Finale. — Les quatre cors exposent le thème (F), d’essence populaire. Ce cri se mêle aux accents bruyants de la foule en liesse, emportée dans une fièvre de sons tourbillonnants (exemple F bis). Pourtant, de cette rudesse émerge une phrase plus simple et plus émotive, d’abord à la flûte (ex. G); puis, cette pensée domine à l’orchestre, dans un babillage frêle. Un chant des violoncelles (ex. G bis), qui n’est que le thème (D) du Scherzo doublé en valeurs, complète cette impression câline. Le développement débute sur des accords du quatuor. Les deux premiers thèmes, peu à peu, se colorent, largement traités, jusqu’à une orgie intense et furieuse, où les cuivres éclatent. La conclusion amène le thème (F) en sol majeur, dans un caractère de lumineux triomphe et d’allégresse.

Né à Vaslui (Roumanie), M. Stan Golestan vint à Paris et travailla la composition, sous la direction du maître Vincent d’Indy, de MM. Roussel et Seryex. Il fit jouer tout d’abord une rapsodie, la Dembovitza, aux Concerts Le Rey (1903), puis écrivit des mélodies nombreuses: Chant d’Automne, La Voix des Cloches, Poème Bleu, triptyque descriptif d’états d’âme nés du « rêve d’amour »; Calme lunaire, pièce de chant sur un poème adapté d’après le poète Eminesco; Sanglots, dis chansons populaires roumaines; la Sonate en mi majeur, pour piano et violon, donnée en première audition à Paris à la « Soirée d’art » du 15 février 1908, avec le concours d’Unesco et de Dumesnil; des pièces instrumentales, etc. M. Stan Golestan a publié également dans diverses revues techniques et critiques, dans des journaux quotidiens et périodiques, des articles et des études musicales.

[GC5-325]

Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Stan Golestan Compositeur M