Titre en français : | Soir sur les chaumes |
Année de composition : | 1913 |
Instrumentation (fr) : | orchestre |
Instrumentation (en) : | orchestra |
Notice (fr) : | Afin de pénétrer dans l’esprit de cette étude symphonique et de n’y point chercher des intentions auxquelles l’auteur n’a pas songé, il est utile de savoir qu’il ne s’agit point de musique descriptive ou pittoresque, mais d’expression de sentiments. Cela, d’ailleurs, ne doit point inciter à négliger le décor car il leur est intimement mêlé; il subit deux influences comme aussi bien il influe lui-même sur eux. Le poète promène sa mélancolie à travers un paysage mélancolique, demandant, mais vainement, un apaisement et une consolation. Le paysage est clairement indiqué par le titre même; il consiste en ces « chaumes » arides ainsi que les Vosgiens appellent les hauts plateaux de leurs montagnes où toute végétation a cessé à l’exception d’une herbe desséchée que paissent les troupeaux pendant les mois de l’année durant lesquels ces hauts lieux ne sont pas couverts de neige. Là, suivant le conseil de A. Le Braz, et conformément à sa pensée qui sert d’épigraphe à l’œuvre qui nous occupe, le poète, lorsqu’il se sent le cœur troublé par des tristesses intérieures, vient se réfugier « dans la solitude éternelle des choses ». Musicalement, l’atmosphère du tableau est constituée par un 12/8 majestueux: un grave et immobile accord de si mineur soutient l’ondulation — diversement timbrée et située — d’une série interrompue de paresseux intervalles de seconde: mi fa dièse, mi fa dièse, etc. Sous ce floconnement ouaté transparaît un autre rythme, analogue mélodiquement, ré, sol ré, do ré — plainte qui réplique, plus moelleuse, au dessin général, dans la brume fine et douce, née de ces balancements discrets et légers. Après cet exorde, s’élève, issu de la seconde cellule, une ligne mélodique ascendante, qu’accompagnent toujours plusieurs rythmes de rouet. Puis, le voile gris se mue en rideau plus épais, mais plus mouvementé. Une idée à 3/4, sur une gamme partons, plane au-dessus d’une courbe assez agitées basses. La teinte de fond vient recouvrir encore cet élan, et prépare alors l’entrée d’une nouvelle formule mélodique à 5/4 posée sans discontinuer sur un obsédant dessin en cinq noires: ré mi bémol, ré mi fa… Un épisode très doux en fa dièse majeur lui succède, et interrompt le développement de ces deux éléments. Par étapes, après une lumineuse et large envolée en si majeur, les horizons grisâtres reparaissent avec la présentation du balancement tranquille, initial, fluide, mélancolique, impondérable… [GC5-322] |
Nom | Part | Fonction | Id éditeur | Genre |
Guy Ropartz | Compositeur | M |