Informations
Titre en français : Choral «Le don des larmes»
Année de composition : 2009
Durée : 14min
Instrumentation (fr) : orgue
Instrumentation (en) : organ
Notice (fr) : Cette œuvre commandée par Bozar Music et le festival Ars Musica (Bruxelles) répondait à une envie personnelle, celle d’écrire une «vraie» pièce symphonique. Mes pièces antérieures pour l’orgue 5 Inventions, Toccata (Edition G. Billaudot, Paris) jouaient plutôt sur l’économie des moyens (matériau réduit, registrations par plan, durée assez brève…). Il s’agit ici au contraire d’une œuvre de quinze minutes pensée pour un grand orgue de type Cavaillé-Coll n’utilisant que des registrations de la tradition symphonique: ensemble de fonds, grand-chœur, chœur de flûtes…). Un grand crescendo/decrescendo est même entendu dès la deuxième minute de l’œuvre! Un léger parfum de démesure? Disons plutôt la gourmandise et le plaisir de s’étendre sur des sonorités amples et riches. La texture est souvent complexe et très polyphonique, car j’ai cherché un rapport très étroit entre l’harmonie et le timbre: comment varier et moduler le timbre donné par une registration somme toute conventionnelle grâce à l’espace harmonique? La forme se veut discursive usant d’un renouvellement organique rappelant l’improvisation. Pourtant cette forme est simple: un «choral» éminemment plus proche d’une chaconne que d’un choral luthérien (en référence au deuxième choral en si mineur de Franck) est entendu sous quatre formes différentes: au début l’idée piétine et abouti à un grand crescendo/diminuendo modulé par une pédale en figures mouvantes; le choral est entendu une deuxième fois et se développe pour laisser place à une sorte de fileuse sur les flûtes; troisième apparition du choral sur un mélange creux avec une harmonie serrée dans le grave aboutissant à une toccata, avant de terminer sur une registration voilée et lointaine rappelant une dernière fois le choral. Le sous-titre vient de la tradition mystique du catholicisme qui considérait que pleurer était une grâce. Le don des larmes, expression à la fois humble et sublime fait aussi allusion à l’idée d’abandon, mais aussi de clairvoyance. «Qui ne pleure pas ne voit pas», dit Victor Hugo… L’œuvre est dédiée en hommage amical à l’organiste français Michel Bouvard, professeur d’orgue au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse à Paris et titulaire du Cavaillé-Coll de Saint-Sernin à Toulouse. L’œuvre a été enregistrée par le compositeur à l’abbatiale de Maredsous (Belgique). [MAR002] – Site Web: http://shop.maredsous.be.
Notice (en) : The present work, which was commissioned by Bozar Music and Ars Musica Festival (Brussels), satisfied my personal desire to write a genuine symphonic piece. My previous compositions for organ, Cinq Inventions and Toccata (both published by Edition G. Billaudot, Paris) focused rather on the economy of means (limited musical material, non crescendo registrations, relatively short durations…). By contrast, this work of 15 minutes duration was conceived for a Grand Orgue of the Cavaillé-Coll type using only the registrations of the symphonic tradition, (the collectivity of the foundation voices, Grand-Chœur, flute choir…). A large crescendo/diminuendo already occurs in the second minute of the work! Slightly excessive, perhaps? Rather let us call it the delight and enjoyment in the richly expansive unfolding of sound. The texture is frequently complex and polyphonic, as I was searching for a very close relationship between harmony and timbre: how can one vary and alter the timbre, something that is determined on the whole by conventional registration, by making use of the harmonic space?The form is discursive, using organic repetition and renewal reminiscent of improvisation. Nevertheless, the form is simple—a “chorale” that is clearly closer to a chaconne than to a Lutheran chorale (as is the Chorale No. 2 in B minor by César Franck) is heard in four different forms: the musical thought at the beginning hardly develops and leads to a large crescendo/diminuendo that modelled via animated figures in the pedals ; the chorale is heard a second time and unfolds, but yet again it gives way to a cobwebbed texture in the flutes. The chorale appears a third time in a “mélange creux” (gapped registration) with terse, solemn harmonies and leads to a toccata before the piece ends with a veiled and distant sounding registration, recalling the chorale one last time. The subtitle is derived from Catholicism’s mystical tradition which considers crying to be a boon. Le don des larmes (The Gift of Tears) is simultaneously a humble and exalted expression that is not only reference to abstinence, but also to farsightedness. As Victor Hugo said, “He who does not cry, does not to see”. The work is dedicated in friendship to the French organist Michel Bouvard, professor for organ at the Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse à Paris (with Olivier Latry) and titular organist of the Cavaillé-Coll organ at Saint-Sernin in Toulouse. The work was recorded by the composer in the Abbey Church Maredsous in Belgium [MAR002]—Website: http://shop.maredsous.be.
Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Benoît Mernier Compositeur M