Informations
Titre en français : Symphonie no 3
Tonalité : Fa majeur
Année de composition : 1908
Instrumentation (fr) : orchestre
Instrumentation (en) : orchestra
Notice (fr) : On entendit pour la première fois cette œuvre aux Concert Colonne le 27 février 1910. Le compositeur fit figurer en tête de cette symphonie une déclaration de principes: «Ni littérature, ni peinture» qui manifeste son intention de demander aux sons des impressions «purement» musicales et sans rapport avec les autres facteurs de jouissances artistiques. Ce n’est point le lieu de discuter cette conception, aussi nous bornerons-nous à décrire sommairement cette symphonie sans observer d’ailleurs le rigorisme de l’auteur.

1. Sur un thème bien rythmé [1] apparaît un motif très chantant [2]. Après ce début en forme d’introduction, le thème initial paraît déployant toute son énergie. Mais ses accents valeureux et catégoriques sont bientôt atténués par le thème [3] qui semble chanter la douceur de vivre et s’efface à regret devant le thème [1]. L’œuvre se poursuit en de savants développements et en d’habiles modulations, gagnant en force et en richesse. Une réexposition flamboyante termine ce morceau qui évoque, si M. Gédalge n’y voit pas inconvénient, l’image de quelque beau vitrail de cathédrale.

[Exemple 1]

2. L’adagio très élégiaque débute par une phrase [4] qui, à peine développée mais souvent reproduite, occupe tout le morceau. Des rappels rythmiques, des combinaisons contrapuntiques, des gammes et tout l’arsenal de l’amplification musicale sont utilisés dans le milieu de ce grand lied qu’est l’adagio.

3. Le 3e morceau contient l’exposé d’un thème bizarrement rythmé [5] et qui demeurera semblable à lui-même pendant la durée de cette partie. Un 2e motif [6] plus mélodique contraste agréablement avec les rythmes curieux du début qui d’ailleurs réapparaissent vite. Puis, suivant une courbe très accentuée, l’œuvre s’élève en un crescendo pour diminuer peu à peu et s’estomper n’évoquant que le souvenir d’un rythme assagi.

4. Le dernier morceau brutal débute ex abrupto par une gamme [7] de courte existence (5 mesures) et fait place à une grisaille sonore. Procédé qui se reproduit plusieurs fois, en se raccourcissant toujours pour exploser bruyamment. Mais le thème [8] qui ressemble à une chanson populaire vient calmer les ardeurs inlassables du premier motif et l’on assiste ensuite à une lutte homérique entre les deux éléments thématiques; c’est le classique développement qui conduit jusqu’à la réexposition et la péroraison où la symphonie s’achève par un «stretto» qui suffit à justifier l’épigraphe de l’œuvre. Et cependant, dans ce finale, il semble que l’on se trouve en présence d’une armée bien rangée et d’une bataille bien ordonnée, et l’on est tenté d’utiliser les termes militaires pour remplacer les termes musicaux.

[GC5-245]

Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
André Gédalge Compositeur M