Durée : |
13min
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Instrumentation (fr) : |
flûte/flûte alto,
orchestre de chambre
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Instrumentation (en) : |
flute/alto flute,
chamber orchestra
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Notice (fr) : |
Comme point de départ, une réaction personnelle face à un fait peu glorieux survenu en décembre dernier dans notre pays à vocation pourtant internationale: l’expulsion d’une journaliste Mongole, Hanà Tserensodnom, et son jeune enfant après cinq ans de séjour en Belgique, journaliste considérée comme persona non grata dans son pays d’origine pour y avoir dénoncé la corruption et les manquements au droit des libertés individuelles; un rapatriement forcé, exécuté de manière insidieuse par un détour aux Pays-Bas, le ministère de l’Intérieur évitant ainsi toute confrontation médiatique malgré l’importante mobilisation du monde journalistique. Loin d’une quelconque volonté descriptive et métaphorique, la musique se devait d’effectuer son travail de «mémoire» – Sanaalijal en langue mongole; ce qui ne signifie certes pas que la référence à la Mongolie est absente. Au contraire, cet orient lointain se manifeste tout au long de la pièce par la présence de trois matériaux: une mélodie populaire pentatonique, sifflée dans sa présentation originelle; une modélisation de flûte et chant simultané présente dans certaines traditions folkloriques montagnardes; enfin le célèbre Khöömi, chant diphonique qui a fait les délices de bien des compositeurs occidentaux. Ces trois éléments ne seront jamais repris textuellement, Sanaalijal tentant ainsi d’éviter l’écueil d’un discours basé sur l’enchaînement d’anecdotes musicales. Au contraire ceux-ci feront l’objet de télescopages et d’opérations de distorsions sonores intenses, voire violentes, dans lesquels la composante verticale engendrera progressivement les concepts horizontaux et vice versa; un processus en double inversion dont les bribes de mémoires activent notre écoute et créeront – je l’espère — une directionalité expressive qui, volontairement distante de toute vocation tragique ou expressionniste, n’hésitera pas à exhaler un parfum d’espoir et d’optimisme. Sanaalijal résulte d’une commande de l’ensemble Musiques Nouvelles. L’œuvre est dédiée à Berten D’Hollander, remarquable flûtiste pour lequel cette pièce concertante fut expressément composée. L’œuvre fut créée dans le cadre du Festival Ars Musica 2006 par Berten D’Hollander et l’ensemble Musiques Nouvelles sous la direction de Jean Thorel. Écouter ces interprètes sur YouTube: http://www.youtube.com/watch?v=kHcrIb-7gWI. |
Notice (en) : |
The starting point of this composition was a personal reaction to an inglorious event that occurred in December 2005 in our country, international though its vocation may be: the expulsion of a Mongol journalist and her young child. Considered persona non grata in her own country for having denounced the corruption there and the violations of individual rights of freedom, Hanà Tserensodnom was forcibly repatriated, insidiously so via the Netherlands, the Minister of the Interior thus avoiding any confrontation with the media, despite wide spread mobilisation of journalists. Far from being some sort of metaphorical description, the music was intended to exploit its work of “memory”–Sanaalijal in the Mongolian language–something that, to be sure, does not mean that reference to Mongolia is absent. On the contrary, this distant Orient is evident right throughout the piece owing to the presence of three types of materials: a traditional pentatonic song whistled in its original form; a modelisation of the flute and voice simultaneously present in some folk traditions in the mountains; finally the celebrated Khöömi, a diphonic song that has delighted so many Western composers. These three elements are never taken up literally, Sanaalijal in this way aiming at avoiding the trap of a discourse based on a linking of musical anecdotes. On the contrary, these latter are subjected to telescoping and operations of intense—even violent—sound distortion in which the vertical component progressively gives rise to horizontal concepts and vice versa. A process of double inversion, the fragmentary memory of which activates our listening and creates an expressive direction that, deliberately void of any sort of tragic or expressionist intent, does not hesitate to breathe out a scent of hope and optimism. Sanaalijal was commissioned by the ensemble Musiques Nouvelles. The work is dedicated to Berten D’Hollander, a remarkable flautist for whom this concerto was expressly composed. The work took its premiere at the Festival Ars Musica 2006 by Berten D’Hollander, solo flute, and the Ensemble Musiques Nouvelles conducted by Jean Thorel. Listen to these performers on Youtube: http://www.youtube.com/watch?v=kHcrIb-7gWI. |