Notice (fr) : |
Œuvre composée à l’intention de mon épouse, la pianiste japonaise Nao Momitani, à l’occasion de son récital «Piano d’Orient, aux confins du son, de l’eau, de la lumière et du sabre» donné dans le cadre du festival Ars Musica 2012. Le Japon y apparaît en filigrane; car cet ailleurs asiatique, pour qui le connait, s’irise de ses paradoxes. Frénésies et désirs incommensurables de consommation y riment avec l’exégèse d’une sagesse millénaire. Passé le portique du temple, le torii et voilà que le temps s’arrête pour ne laisser que la pure vibration nous envahir. Spirale de l’esprit et de l’âme qui rejoint la transcendance reliant notre humanité au cosmique qui l’a vue naître. Moment musical donc, conçu comme un voyage initiatique, poétique qui nous offre ce mouvement précieux du partage et de la rencontre entre l’Occident et l’Orient. Dans cet espace d’une poétique raffinée, la transcendance soulève le voile. Elle appelle à cet autre instrument symbolique de la culture japonaise: la cloche. Objet rituel par excellence. Demeure alors le désir de retourner aux étoiles dont les danses lentes s’imprègnent des messages de cloches (représentés par l’inharmonicité des accords de la partition) adressés délicatement aux esprits cosmiques et transforment à jamais notre être dans sa matérialité la plus subtile (représentée par des formes d’harmonicité), une dialectique qui fonde l’enjeu même de cette sixième Courbes d’étoiles conçue comme un voyage tendre et lent, coloré et lumineux. L’œuvre fut créée le 18 mars 2012 par la pianiste dédicataire dans le cadre des Journées Japon du Festival ARS Musica 2012. |
Notice (en) : |
Work composed for my wife, the Japanese pianist Nao Momitani, on the occasion of her recital “Piano in the East, at the borders of sound, water, light and sword” given in the framework of ARS Musica Festival 2012. Here, Japan appears as a watermark, for me and the people who knows this wonderful country, its iridescence and its paradoxes. Where the madness of immeasurable desires of consumption rhymes with exegesis of ancient wisdom. Beyond the Torii (front door) of the temple, the time stops, leaving only the pure vibration invading us. Spiral of mind and soul that joins the transcendent cosmic, connecting our humanity to the cosmos in which we were born. Musical moment therefore conceived as an initiatory journey, poetic movement that offers a valuable sharing and a confluence between East and West. In this space a refined poetry lifts the veil. It calls for that symbolic instrument of the Japanese culture: the Bell. Ritual object par excellence. Then remains the desire to return to the stars whose slow dances are carrying messages from the bells (represented by the inharmonicity in the score—with the minor third as predominant interval) addressed to the gently cosmic spirits. Dances of the stars, again, which are transforming our being forever in its most subtle materiality (represented by forms of harmonicity—with perfect triads within the harmony), a dialectic that establishes the same issue for the six Courbes d'étoiles, designed as a soft and slow, colorful and bright travel. The work was premiered in March 18, 2012, by its dedicatee pianist, Nao Momitani, at the occasion of the Japanese Days of Ars Musica Festival 2012. |