Titre en français : | Quatuor à cordes |
Tonalité : | La mineur |
Année de composition : | ca 1913 |
Instrumentation (fr) : | quatuor à cordes |
Instrumentation (en) : | strings quartet |
Notice (fr) : | Cette œuvre, inédite, fut donnée en première audition l’an dernier, au Salon d’Automne. Son originalité réside sur tout, selon l’auteur en une discipline cyclique et moderne qui coordonne avec sévérité — et avec variété— de grandes lignes simples et des éléments musicaux nombreux. Ce quatuor, aux sonorités très diverses, se garde cependant de toute incursion dans le royaume des fantaisies pseudo ou extra-musicales, empruntant exclusivement au rythme, au contrepoint et à toutes les ressources de l’harmonie musicale son verbe ardent, mais toujours équilibré. La tonalité maîtresse est celle de la mineur. 1. L’Introduction contient, outre les deux motifs directeurs (A) et (B), un thème purement rythmique : (mi mi, fa — mi ré, mi si sol dièse) dont le rôle vivificateur ajoute en plusieurs pages à la savante économie de l’œuvre une forte musculature. Le travail thématique de (A) et (B) se poursuit dans le Modéré. En imitations nombreuses, chacun de ces thèmes progresse, ne marchant jamais accompagné par les parties concomitantes, mais commenté parfois par des idées subsidiaires dont l’intérêt et la vie sont tirés du fond même de l’idée primordiale. L’exemple du canon suivant donne un aperçu du système ingénieux, ardu et hardi, employé tout au long de l’œuvre. Deux périodes sont à noter : l’une, où le thème (A), souvent contrepointé avec (B), joue mélodiquement le principal rôle, l’autre, qui fait passer le motif rythmique au premier plan, où il faut signaler un passage en demi-teinte, le violoncelle discret babillant en croches quiètes. Le canon se présente ainsi : [Exemple 1] Le thème A est traité en canon à deux temps d’intervalle (violoncelle et premier violon, pendant que (B) — à l’alto et au second violon — marche aussi en canon, mais à une mesure de distance. Cette disposition fait place à un autre développement libre de (B). Des croisements entre parties en accentuent la sonorité. La note moderniste y est donnée par l’usage de gammes par tons. Toutes les idées mélodiques éclatent tour à tour, à chaque partie du quatuor, tantôt en augmentation, tantôt en valeurs diminuées. Le thème rythmique sonne enfin en mi majeur, après l’exposition large de (B) sur une pédale. En même temps, les deux violons se poursuivent rageusement à l’aide du thème (A). La péroraison élève cet élément sur la chanterelle du premier violon, ayant comme base le thème rythmique au violoncelle. 2. Adagio. — Le lien qui unit cette partie au Modéré est constitué par le thème rythmique, placé dès les premières mesures au-dessus de l’accord de mi bémol. Une des idées caractéristiques du morceau est l’ex. (C), que plis loin nous citons dans un exemple du Final. La tonalité fuit assez rapidement, tandis que le thème rythmique s’égaille en imitations, et qu’après de solides contrepoints naît une mélodie nouvelle, exposée en entier; son développement est traversé par quelques éclairs fugitifs issus de la cellule primitive. Puis, c’est une envolée lyrique, où de sérieuses et tendres diversions harmoniques apparaissent. Vers la conclusion, un dessin obsédant de deux notes (do sol, quarte descendante) entoure jusqu’à la fin de son mystère, tantôt acide et taquin, tantôt rêveur et tendre, la progression des thèmes mélodiques. Bien que la cadence ultime soit celle d’ut mineur, un la bécarre a persisté, laissant planer un certain doute suspensif sur la période finale. 3. Le motif du Scherzo (voir l’ex. (D) dans le Final) repose pendant la majeure partie de son développement sur un bruissement de rouet dont les tic tac sont disposés de telle façon que nul à-coup ne se produit par suture entre les divers instruments qui le font tourner. Un thème de l’adagio entremêle ses lacis à ceux de (D) et du thème rythmique, entêté. Un épisode gracieux, bercement en blanches, — octaves au second violon, — repose sur une pédale de fa dièse. À l’alto fuse un appel qui deviendra le motif du Final. Ici se joue la variété des couleurs harmoniques sur un tapis souvent composé de gammes par tons successifs, telles que nous les entendîmes déjà, mais sans amoindrir l’intérêt du plan thématique et des diverses figures contrapuntiques qui continuent à se dérouler. Le thème rythmique ne tarde pas à se faufiler en première place. C’est le sujet d’un canon à quatre parties, à un temps de distance. La conclusion du Scherzo offre encore un aliment piquant sous forme d’un accord terminal avec quarte altérée, par un si bécarre énoncé par l’alto. 4. — Le Final en ut mineur est précédé d’une Introduction qui rappelle l’unisson de l’Adagio mais présenté sous un travestissement le rendant plus nerveux. Tous les thèmes reprennent une vie nouvelle, se partagent l’hégémonie et, le plus souvent, chantent concurremment et mêlent leurs courbes savantes. Voici un exemple : [Exemple 2] La basse (E) constitue le thème propre au Final. (R) est une incident rythmique qui cimente l’édifice robuste. [Exemple 3] [GC5-206] |
Nom | Part | Fonction | Id éditeur | Genre |
Armand Parent | Compositeur | M |