Informations
Titre en italien : Da quel giorno fatale, «Delirio amoroso»
Numéro de catalogue : HWV 99
Année de composition : ca 1707
Forme musicale (fr) : cantate
Forme musicale (en) : cantata
Instrumentation (fr) : soprano, flûte à bec, hautbois, instrument à cordes, basse continue
Instrumentation (en) : soprano, recorder, oboe, string instruments, continuo
Notice (fr) : La cantate profane est un genre central dans l’œuvre du jeune Handel. Celui-ci en écrivit vingt-quatre entre 1706 et 1711. Bien antérieure aux opéras Giulio Cesare et Alcina, dont sont extraites les arias «Piangerò la sorte mia» et «Tornami a vagheggiar» concluant ce concert, la cantate Da quel giorno fatale, surnommée Delirio amoroso («Délire amoureux»), laisse néanmoins deviner tout le génie dramatique qui animera ces chefs-d’œuvre. Le manuscrit autographe étant perdu, c’est la partition d’un copiste italien qui en situe la date de composition au début de l’année 1707. Grâce aux recherches musicologiques les plus récentes, nous pouvons affirmer que cette cantate est la première qu’Handel écrivit à Rome. Elle a été commandée par l’influent cardinal Benedeto Pamphili, lequel se chargea d’écrire le livret.

Après une introduction champêtre, la narratrice nous apprend que depuis ce jour terrible où Tirsi est mort («Da quel giorno fatale»), Clori, inconsolable, l’air hagard, converse parfois avec elle-même : «Est-il damné pour m’avoir méprisée? S’il en est ainsi, je l’arracherai du royaume des morts!» Au même moment, elle entrevoit l’ombre de Tirsi qui la regarde avec dédain, et disparaît… Désemparée, elle lui demande pourquoi il la fuit, mais en vain. Elle lui offre son pardon et l’invite à la rejoindre : «Viens avec moi dans le fleuve de l’oubli, et vois les Champs-Élysées qui s’ouvrent à nous! Abandonne tes sombres voiles («Lascia omai le brune vele»), vaisseau noir du Phlégéton.» L’arietta qui suit dépeint l’état de félicité des amants retrouvés. Mais la narratrice a tôt fait de nous rappeler que tout cela n’était que délire, et que Clori ne verra jamais plus la lumière de la conscience.

La mélodie à l’origine de l’aria «Lascia omai le brune vele» provient de l’opéra Claudius, alors que celle de l’«Entrée» provient de l’opéra Octavia, deux œuvres de Reinhard Keiser, compositeur qu’Handel connut lorsqu’il était violoniste et claveciniste à la maison d’opéra du Gänsemarkt à Hambourg. Notons enfin qu’Handel fit de nouveau appel au personnage de Clori dans la cantate Clori, Tirsi, e Fileno, HWV  96, le situant cette fois au centre d’un triangle amoureux.

Rédacteur (fr) : Jean-Simon Robert-Ouimet
Artistes impliqués
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Georg Friedrich Händel Compositeur M
Benedetto Pamphili Auteur M