Notice (fr) : |
Ces chansons furent écrites de janvier à mars 1912 sur des poésies de Charles d’Orléans. L’auteur a épousé dans son style la simplicité du poète, aussi n’y a-t-il point lieu de donner ici un commentaire de la musique. Par contre, en raison de la difficulté que présente la compréhension du vieux français, il nous paraît utile de citer les paroles inspiratrices : Puis que tu t’en vas,] [Penser, en message,] [Se tu fais que sage,] [Ne t’esgare pas.] [Au mieulx que pourras,] [Pren le seur passage,] [Puis que tu t’en vas,] [Penser, en message.] [Tout beau, pas à pas,] [Reffrain ton courage,] [Qu’en si long voyage] [Ne deviengnes las,] [Puis que tu t’en vas.] II Les fourriers d’Esté sont venus] [Pour appareillier son logis,] [Et ont fait tendre ses tapis,] [De fleurs et verdure tissus.] [En estandant tappis velus] [De vert herbe par le païs,] [Les fourriers d’Esté sont venus] [Pour appareillier son logis.] [Cueurs d’ennuy pieçà morfondus] [Dieu mercy, sont sains et jolis] [Alez vous en demourrés plus;] [Les fourriers d’Esté sont venus. III Yver, vous n’estes qu’un villain,] [Esté est plaisant et gentil,] [En tesmoing de May et d’Avril] [Qui l’acompaignent soir et main.] [Esté revest champs, bois et fleurs,] [De sa livrée de verdure] [Et de maintes autres couleurs,] [Par l’ordonnance de Nature.] [Mais vous, Yver, trop estes plain] [De neige, vent, pluye et grézil.] [On vous deust bannir en exil.] [Sans point flater, je parle plain,] [Yver, vous n’estes qu’un villain.] IV [Le voulez-vous] [Que votre soye?] [Rendu m’octroye] [Pris ua recous.] [Ung mot pour tous,] [Bas qu’on ne l’oye :] [Le voulez-vous] [Que votre soye.] [Maugré jalous,] [Foy vous tendroye;] [Or sà, ma joye,] [Accordons nous,] [Le voulez-vous,] [dons nous,] [Le voulez-vous.] V [Le temps a laissié son manteau] [De vent, de froidure et de pluye,] [Et s’est vestu de brouderie,] [De soleil luyant, cler et beau.] [Il n’y a beste, ne oyseau,] [Qu’en son jargon, ne chante ou crie :] [Le temps a laissié son manteau] [De vent, de froidure et de pluye.] [Rivière, fontaine et ruisseau] [Portent, en livrée jolie] [Gouttes d’argent d’orfavrerie,] [Chacun s’abille de nouveau :] [Le temps a laissié son manteau.] VI S’il vous plaist vendre vos baisers,] [J’en achatteray voulentiers,] [Et en aurés mon cueur en gage,] [Pour les prandre par héritage] [Par douzaines, cens ou milliers.] [Ne les me vendez pas si chiers] [Que vous feriés à estrangiers;] [En me recevant en hommaige,] [S’il vous plaist vendre vos baisiers,] [J’en achatteray voulentiers,] [Et en aurés mon cueur en gage.] [Mon vueil et mon désir entiers] [Sont vostres, maugré tous dangiers,] [Faittes, comme loyalle et sage,] [Que pour mon guerdon et partage,] [Je soye servi des premiers,] [S’il vous plaist vendre vos baisiers.] [GC5-151] |