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Écrite en 1773, la Sinfonia no 2 en si bémol majeur Wq 182 peut à maints égards être associée à l’esthétique du «Sturm und Drang» (littéralement, «Tempête et passion») qui dominait à cette époque en Allemagne. Ce mouvement artistique qui cherchait à dépeindre le caractère imprévisible de l’être humain par de violents moyens dramatiques trouva en Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788) un génie capable de transposer musicalement ses vues. A priori, cette symphonie frappe par l’impétuosité que traduisent d’énergiques tutti (cf. la phrase conclusive du 1er mouvement), d’abrupts changements de direction (cf. le passage du mouvement lent au Presto final), de vigoureux motifs mélodico-rythmiques (cf. les trilles à la fin du 3e mouvement); tant d’agitation à laquelle même le tranquille Adagio ne peut complètement se soustraire. Cette détermination à représenter le plus fidèlement possible son propre univers émotionnel, et ce, par des moyens musicaux éloquents, est le fait d’un profond changement artistique qui trouvera sa plus parfaite expression à l’époque romantique. En ce sens, Carl Philipp Emanuel Bach était un véritable visionnaire. |