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La transcription pour clavier est une pratique qui remonte au début du 13e siècle (c’est à cette époque, à tout le moins, qu’appartiennent les plus anciennes traces écrites d’une telle pratique). La «mise en tablature» n’était alors réservée qu’aux œuvres vocales polyphoniques. Notons au passage que ces transcriptions n’étaient pas seulement destinées au clavecin et à l’orgue, mais également au luth. Au 16e siècle, on commença graduellement à transcrire pour le clavier non plus des œuvres vocales, mais instrumentales. Ainsi, Bach adapta pour le clavecin et l’orgue de nombreux concertos pour violon d’Antonio Vivaldi. Cette tradition se poursuivit jusqu’à la fin du 19e siècle, moment où l’on commença à transcrire pour le piano des quatuors à cordes et des symphonies. Le pianiste et compositeur Franz Liszt était passé maître en la matière en adaptant pour cet instrument les neuf symphonies de Beethoven. C’est à cette tradition que se rattache la transcription de Pierre Gouin de l’Ouverture pour orchestre en si mineur de Bach. Composée entre 1738 et 1739, l’œuvre rassemble six mouvements de danse, lesquels sont précédés d’une ouverture à la française. À l’origine, la suite était destinée à un orchestre à cordes augmenté de deux flûtes traversières. Certains des mouvements sont formés d’une paire de danses (les deux bourrées ainsi que la polonaise et son double, qui est en fait une variation). La tradition veut qu’après avoir entendu la deuxième pièce, on rejoue la première: c’est le da capo, expression italienne signifiant «de la tête». Notons enfin que la sarabande fait entendre un canon entre les deux flûtes jouant à l’unisson et la ligne de basse. |