Informations
Titre en français : Sorciers manga
Année de composition : 2008
Instrumentation (fr) : quatre clavecins et cordes
Instrumentation (en) : four harpsichords, and strings
Notice (fr) : La construction formelle et l’atmosphère générale de Sorciers manga, œuvre composée par Maxime McKinley (né en 1979) à la demande du directeur artistique de Clavecin en concert, s’inspirent des bandes dessinées et dessins d’animation d’origine japonaise, les mangas (littéralement, «image dérisoire»), un genre artistique dont la popularité n’a cessé de grandir depuis une quinzaine d’années. En effet, l’écriture de la pièce s’articule autour d’un principe de juxtaposition et d’accumulation d’éléments hétérogènes, un procédé fréquemment utilisé dans les mangas. Comme la majorité des trames narratives à partir desquelles ces histoires fantastiques s’élaborent, Sorciers manga va du simple au complexe, du prévisible à l’imprévisible, voyant ses motifs se multiplier, croître, pour enfin s’opposer et se détruire, à l’instar de ces «sorciers» qui peuplent l’univers des mangas. De même, le climat quelque peu saugrenu de l’œuvre, une autre caractéristique des mangas, rappelle aussi le ludisme du Japon contemporain, avec ses talk-shows, ses karaokés et ses arcades.

Alors que dans ses concertos pour trois et quatre clavecins, Bach souhaitait visiblement donner à chaque soliste une individualité propre au sein du discours musical, McKinley a plutôt imaginé traiter les quatre instruments solistes comme un tout, une sorte de «mégaclavecin». Quant à l’orchestre à cordes, utilisé pratiquement tout au long de la pièce, celui-ci voit la nature de ses interventions passer du simple accompagnement à une interaction continue avec le quatuor de solistes.

Sorciers manga se déploie en une suite de sections contrastantes dont le tableau suivant en retrace les principes directeurs:

I
Jeu rythmique sur note répétée, repris quatre fois, toujours plus lentement.

II
Exposition et constant réaménagement d’un ensemble d’objets sonores variés; récupération ponctuelle du matériau de la section précédente.

III
Superposition de traits de gammes accelerando; récupération ponctuelle du matériau des sections précédentes.

IV
Cadence exécutée par le premier claveciniste, caractérisée par ses notes répétées; récupération ponctuelle du matériau des sections précédentes.

V
Superposition d’une mélodie (x), jouée au violoncelle, et du matériau des sections précédentes.

VI
Cadence exécutée par le premier violoniste, caractérisée par ses nombreux silences et construite à partir du matériau des sections précédentes.

VII
Libre juxtaposition du matériau des sections I à VI superposé à x, joué par le quatrième claveciniste.

VIII
Coda : récupération du matériau des sections précédentes.

Notons que le passage d’une section à une autre est souvent marqué par la répétition d’un accord majeur joué staccato dans le registre aigu du clavecin. Enfin, l’œuvre n’étant pas destinée à être dirigée par un chef d’orchestre, les changements de tempo sont souvent signifiés par le premier claveciniste à l’aide d’une note ornementale caractéristique de l’écriture pour clavecin: le mordant.

Rédacteur (fr) : Jean-Simon Robert-Ouimet
Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Maxime McKinley Compositeur M