Titre en français : | Faust et Hélène |
Année de composition : | 1913 |
Instrumentation (fr) : | mezzo-soprano, ténor, baryton, orchestre |
Instrumentation (en) : | mezzo-soprano, tenor, baritone, orchestra |
Notice (fr) : | Épisode lyrique d’après le second Faust de Gœthe. Poème de M. Eugène Adenis. L’inquiétude de Faust, le découragement d’une âme tourmentée par la soif d’un idéal jamais atteint. La scène se passe en Allemagne. Une prairie de fleurs et de verdure le long de laquelle court une rivière bordée de saules. Fond de montagnes. Paysage mystérieux des nuits de Wapurgis. C’est le soir. Faust étendu sur l’herbe sommeille, peu à peu il s’éveille. Dans son rêve, il a cru voir « celle qui résume en son être l’idéal de la Beauté ». Il n’écoute plus que sa passion; il exige de Méphisto la résurrection d’Hélène, « Hélène au front de lys, Hélène au cœur de flamme ». Méphisto s’incline. Il met alors en œuvre tous ses pouvoirs magiques. La nuit s’emplit de rumeurs vagues. Ici prend place un développement symphonique évocateur, où se mêle des bruissements de feuilles, palpitations d’ailes, tintements de cloches lointaines aux sonorités alanguies, étranges… Peu à peu la lune émerge des nuages et brille au haut du ciel qu’elle couvre de voiles bleus. Harmonies très douces. Apparition d’Hélène sous les saules. Elle est encore sous l’influence d’un sommeil léthargique. « Qui m’arrache à mon lourd sommeil? Qui me ranime… ». — Faust : « L’éternel désir, divinité… Sourd à la voix du ciel qui s’attristait sur moi, je t’ai voulue et j’ai promis mon âme aux tourments de l’Enfer pour un baiser det oi. » Hélène reste d’abord insensible. « J’ai souffert et j’ai fait souffrir. L’orgueil douloureux de mes charmes a semé la mort; ne me force par à rouvrir ma paupière clause. » Mais devant l’exaltation croissante de Faust, elle s’anime et se retrouv Hélène. « Quel feu me dévore! Je vis! Je renais! L’amour fait encore palpiter mon cœur sous l’ardent baiser (longue extase). » — Faust : « O nuit, j’ai fait tenir toute une éternité de bonheur en une heure brève tel un dieu, j’ai connu l’Immortelle Beauté. » La nuit claire s’assombrit. La lune devient rouge, sinistre, et sur le ciel courent des nuées d’orage. Dans toute la plaine et jusque sur le sommet de la montagne se dressent des fantômes de guerriers couverts de blessures. Nouveau développement symphonique. On croit entendre le piétinement sourd des spectres qui approchent. Ombres errantes échappées des enfers, elles s’avancent menaçantes, secouant des débris d’armures, des casques, des boucliers rouillés, bosselés, restes héroïques des ruines de Troie. — Faust : « Dieu puissant! Tous ces spectres tachés de sang! » — Méphisto : « Tous ceux qui, pour elle, ont perdu la vie! » Il cherche à entraîner Faust tandis qu’Hélène s’attache désespérément à lui; de la foule des fantômes sort un guerrier au teint pâle : c’est le spectre de Pâris. Il s’avance vers Hélène et pose sur son bras une main conquérante. Hélène, saisie par le spectre, pousse un cri déchirant. Faust s’élance sur Pâris et le frappe de son épée. Éclats de foudre. Faust chancelle. Méphisto le reçoit dans ses bras. « Sur nous, malheur! Nous avons tenté Dieu! » Il s’éloigne vivement, en emportant Faust évanoui, répétant au loin : « Sur nous, malheur!… » C’est avec cette cantate que, cette année, Mlle Lili Boulanger a obtenu le premier grand prix de Rome. [GC5-86] |
Nom | Part | Fonction | Id éditeur | Genre |
Lili Boulanger | Compositrice | F |