Informations
Titre en français : Les Djinns
Année de composition : 1913
Instrumentation (fr) : voix, orchestre
Instrumentation (en) : voice, orchestra
Notice (fr) : Le plan général de cette œuvre consiste en un crescendo et un decrescendo séparés par une prière. C’est dire que le musicien a suivi le mouvement déclamatoire de Victor Hugo, et serré d’aussi près que possible le sens intérieur de chacune des stances.

La première indication de mouvement : Lentement et grandement plane sur un préambule rêveur dont la ligne mélodique est dessinée par toutes le cordes, doublées par les cors, bassons et clarinettes, (ex. I) :

[Exemples 1 à 4]

Mais « Dans la plaine naît un bruit. C’est l’haleine de la nuit. » Un second thème (II) apparaît en un mouvement animé à 6/8. Confié aux violoncelle et bassons tout d’abord, il se développe au fur et à mesure que l’élan lyrique s’exaspère. Une idée nouvelle, en sol mineur, accompagne l’approche du galop « D’un nain qui saute. Il fuit, s’élance. Puis, en cadence, Sur un pied qui danse Au bout d’un flot. » Ce troisième thème est accusé par les cordes dans un 3/8 frêle. Les contretemps sont piqués par une association de flûtes, hautbois, clarinettes et triangle (ex. III). Mais le thème (II) continue à se répandre à travers toutes les sections sonores, tandis que « La rumeur approche » et que « L’écho la redit ». Le ton monte sans cesse. Les cuivres assemblés nous font ouïr « la voix sépulcrale des Djinns ». Spirales, tourbillons se succèdent, sinistres, du haut en bas de la phalange bruyante. « Et la vieille porte rouillée Tremble, à déraciner ses gonds. » Après cette montée effrayante, un interlude calme prépare l’invocation au Prophète (ut dièse pris pour ré bémol) (IV) : « Prophète, si ta main me sauve De ces impurs démons des soirs, J’irai prosterner mon front chauve Devant tes sacrés ostensoirs! »

Le decrescendo commence à la strophe suivante : « Ils sont passés! — Leur cohorte s’envole… » C’est toujours le thème (II) qui bourdonne en diminuant d’intensité. Intervient ensuite le thème (III) en fa mineur, mais avec une instrumentation différente. Les « vents » se sont emparés du rythme principal, ce pendant que le quatuor pizzicato marque les basses et les contretemps. Les cors soulignent de leurs appels la strophe : « Un chant sur la grève Par instants s’élève. Et l’enfant qui rêve Fait des rêves d’or. » Un petit épisode symphonique commente encore ces vers, en fa dièse mineur (flûtes, harpes, trompette solo, quatuor et glockenspiel). Mais voici les Djinns funèbres. Les cuivres réunis en harmonies serrées servent d’assises à la voix. Les bois et les cordes lancent d’alertes fusées. Puis le calme s’accentue, la rentrée au ton principal se prépare et se fait par les cordes, sur le thème (I) du début, mais avec sourdines cette fois : « On doute La Nuit. — J’écoute : — Tout fuit, Tout passe; L’espace efface le bruit. »

[GC5-23]

Artistes impliqués
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Achille Philip Compositeur M
Victor Hugo Auteur M