Informations
Titre en français : La Farce du cuvier
Année de composition : 1911
Instrumentation (fr) : voix, chœur, orchestre
Instrumentation (en) : voice, chorus, orchestra
Notice (fr) : La Farce du cuvier, deux actes de M. Maurice Léna, musique de M. Gabriel Dupont, fut représentée au Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles le 21 mars dernier. L’Ouverture est à dessein écrite dans le style de la classique « ouverture » et sans pasticher celles de Mozart, elle procède d’un plan instrumental analogue : orchestre réduit, sonorités fines, même un peu grêles, etc. L’Intermède qui sépare les deux actes est conçu dans le genre pastoral. Un thème populaire circule dans cette pièce toute empreinte d’une grâce simple. D’ailleurs, le compositeur, afin d’aider à la couleur archaïque de la farce, s’est inspiré souvent des chants puisés aux sources les plus antiques. Au reste il n’est pas inutile, pour goûter pleinement ces deux morceaux symphoniques, de connaître l’action. En voici le résumé : le ménage du savetier Jaquinot, qui vit à Saint-Denis à la fin du XVe siècle, n’est pas un ménage modèle. Les querelles y sont fréquentes par la faute de la volage Périnette et de sa mère qui, profitant de la jobarderie de Jaquinot, lui imposent les charges les plus incompatibles avec la dignité maritale. Au second acte, nous voyons Jaquinot faire la lessive, en compagnie des ménagères de Saint-Denis groupées autour d’un vaste cuvier disposé au milieu d’une place de la ville. Périnette vient prêter aide à son époux. Par suite d’une maladresse de celui-ci, elle tombe dans le cuvier. Jaquinot se refuse à l’en sortir : cela n’est pas dans ses règlements. Toutefois, il est sur le point de se laisser apitoyer lorsqu’apparaît la belle-mère. Le besoin de vengeance a le dessus et Jaquinot fait prendre à celle-ci un bain forcé. Là, prenait fin la marce du Moyen-Âge. Par un souci de galanterie moderne, M. Léna fait délivrer les deux femmes par les spectateurs de cette scène. Inutile d’ajouter que la représentation de ces deux actes fut attendue avec une légitime curiosité; on imaginait en effet difficilement l’auteur de la tragique Cabrera et de la sombre Glu traduisant la bouffonnerie naïve et le bon sens spirituel qui sont au fond de nos vieilles farces populaires. Ce fut donc le 21 mars dernier la mise en lumière d’un aspect nouveau de l’art de M. G. Dupont.

Né à Caen, en 1880, ce compositeur fit ses études à Paris avec Widor et remporta le second prix de Rome. Le concours Sonzogno, à Milan, fut l’occasion de son premier succès : sa partition La Cabrera y obtint en effet la première place sur 237 œuvres de concurrents de toutes les nations. Il a écrit, pour le piano, deux recueils de pièces : Les Heures dolentes et La Maison dans le dunes (dédié à Dumesnil). Pour chant, de nombreuses mélodies dont les Poèmes d’automne publiés en 1904. Il faut citer, en outre, plusieurs grandes œuvres orchestrales que Colonne fit entendre au Châtelet ainsi qu’à Marseille, Amsterdam, etc.

[GC3-417]

Artistes impliqués
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Gabriel Édouard Xavier Dupont Compositeur M
Maurice Léna Auteur M