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La popularité de cette œuvre tient peut-être à des considérations où l’imagination a une large place. On y a vu l’évocation des danses lentes et graves qui, jadis, à la cour d’Espagne, accompagnaient les messes d’enterrement des princes et des princesses de sang royal. Certains ont aussi parlé d’une illustration du portrait de jeune fille par Velasquez qui se trouve au Louvre. Les intentions de Ravel selon toutes probabilités n’ont pas été aussi précises. En fait, c’est une pavane conforme aux indications de Thomas Morley qui — nous citons Alfred Cortot — «dès le temps élizabéthien [sic] recommandait “que cette grave danse soit faite de trois reprises entre lesquelles on peut chanter”. La même phrase mélodique — c’est toujours Alfred Cortot qui parle — se répète en effet, par trois fois, uniquement modifiée par le détail de l’accompagnement. Deux intermèdes plus expressifs les séparent, dont le second se réexpose sans faire appel à l’intervention du refrain, rompant ainsi, d’un délicat détour, la symétrie volontaire du développement». Écrite pour le piano en 1899, la Pavane fut orchestrée par l’auteur, en 1910. [GC25-244] |