Titre en français : | Symphonie no 2 |
Titre en anglais : | Symphony No. 2 |
Numéro de catalogue : | op 57 |
Tonalité : | Si bémol majeur |
Année de composition : | 1902-03 |
Instrumentation (fr) : | orchestre |
Instrumentation (en) : | orchestra |
Notice (fr) : | Cette symphonie op. 57 date de 1902-1903. La notice que nous publions est de notre excellent collaborateur M. A. Groz, un des meilleurs élèves de M. d’Indy. Ce qu’il faut avant tout retenir si l’on veut suivre avec profit les développements de cet important ouvrage, c’est qu’il est bâti non sur un unique thème cyclique, comme l’est par exemple la Symphonie sur un chant montagnard du même auteur, mais sur deux éléments contrastés représentatifs d’idées en conflit. Ces deux thèmes (X) et (Y) sont exposés dès la brève introduction par laquelle débute la Symphonie. Le premier est destiné à symboliser la tendance traditionnelle de l’art, le second (Y) sa tendance novatrice : [Exemple 1] À peine sont-ils énoncés que le mouvement s’accélère et qu’un rapide crescendo enchaîne l’introduction au début du premier mouvement. Celui-ci ne déroge par aucune innovation aux formes traditionnelles. Il expose classiquement une première idée en si bémol majeur, tonalité principale de l’œuvre (Z) suivie d’un « pont » (W) : [Exemple 2] bientôt influencé par (X), et d’une 2e idée à la dominante, issue de (Y). Ces éléments sont développés à peu près dans l’ordre de leur apparition. Ils aboutissent à une première amplification de (X) qui prépare la réexposition. Celle-ci s’effectue ensuite normalement et le morceau conclut par un court développement terminal, où la première idée, le pont et (X) se trouvent associés. Un double rappel du thème initial du premier mouvement et de (Y) sert de cadence préparatoire au ton de ré bémol majeur dans lequel l’Andante expose sa phrase principale (Y’) dont la longue courbe sinueuse est manifestement dérivée de (Y) : [Exemple 3] Le morceau est en forme de Lied à cinq compartiments, les panneaux 2 et 4 amenant : l’un, un motif nouveau, en ut dièze dorien, exposé aux harpes sur des pizzicati du quatuor, et qui bientôt servira d’accompagnement à une variation amplificatrice de (X); l’autre, une série de développements tirés des motifs précédents. À la fin de la dernière reprise du thème andante, une brutale intervention des trombones se fait entendre par deux fois. La phrase s’achève ensuite dans la douceur. La troisième partie est un Scherzo dont l’ensemble réalise une sorte d’exaspération du thème (X). L’élément mélodique particulier à cette pièce est un thème d’allure populaire dans un mouvement modéré (V) cité plus haut. Il y a trois expositions du Scherzo, coupées par deux trios où l’on retrouve, combinées avec les déformations de (X), le 2e motif de l’Andante. Les expositions 2 et 3 du Scherzo sont de plus en plus mouvementées. Néanmoins, on revient au mouvement initial un instant avant la conclusion qui, elle se produit très vivement. Le Finale forme à lui seul une vaste composition qu’on peut diviser en 4 parties : introduction, fugue, rondo et choral. L’introduction est une sorte de résumé thématique de l’œuvre. Tour à tour y alternent les thèmes (X) et (Y), ceux du scherzo et de l’andante avec la cellule mélodique d’où va sortir le thème du Rondo. Mais auparavant les deux principaux éléments cycliques concourent à la formation d’un sujet de fugue en si bémol mineur. Après l’exposition régulière suivie d’un épisode, un frémissement parcourt l’orchestre. On dirait que (Y) cherche à échapper à l’emprise scholastique de (X). C’est en même temps l’annonce du rondo dont le refrain est constitué par deux éléments distincts; l’un, très agogique dérivé de (Y), l’autre, plus expressif spécial au morceau (T) : [Exemple 4] Une 2e idée en sol mineur également composée de deux motifs forme le premier couplet auquel succède, mais très écourté, après une fausse rentrée en sol majeur, le 2e refrain au ton principal (si bémol). Le 2e couple reproduit, en les développant selon d’ingénieuses dispositions, les éléments déjà connus, y compris le second motif de l’andante. Avant le 3e refrain il faut signaler l’intervention de (X) dont la réapparition à cette place commence dès ce moment à annoncer la conclusion de l’ouvrage. Cette fois, le refrain se produit en ré majeur dans le but évident de réserver pour la fin en lui restituant sa fraîcheur première le ton de si bémol. Le couplet suivant réexpose la 2e idée du Rondo, après quoi une longue préparation amène un éclatant choral dont de fulgurants traits de quatuor relient les diverses périodes. En cette majestueuse péroraison les deux thèmes (X) et (Y) apparaissent superposés, étroitement enlacés, comme pour nous informer que, dans la pensée de l’auteur, il n’est d’art véritable que celui qui sait allier l’ardeur novatrice au respect de la tradition. [GC3-400] |
Nom | Part | Fonction | Id éditeur | Genre |
Vincent d’Indy | Compositeur | M |