Informations
Titre en français : Symphonie no 3
Tonalité : Fa mineur
Année de composition : ca 1910
Instrumentation (fr) : orchestre
Instrumentation (en) : orchestra
Notice (fr) : M. F. Le Borne, dont la 3e Symphonie est donnée ce jour en première audition, est d’origine belge bien qu’appartenant à la lignée des compositeurs français. Il profita des conseils de Massenet, Saint-Saëns et César Franck. Il a écrit de nombreuses œuvres pour orchestre : Scènes de Ballet, Suite intime, Symphonie dramatique, Aquarelles, Temps de Guerre, Fête bretonne, Marche solennelle, Ouverture guerrière, Ouverture symphonique, Symphonie-concerto pour piano, violon et orchestre. Ses œuvres pour musque de chambre sont : un quatuor à cordes, un trio et une sonate pour violon. Signalons encore une messe en la, des motets et de nombreuses mélodies. M. F. Le Borne a composé beaucoup pour le théâtre : Daphnis et Chloé, Hedda, légende symphonique, Mudarra et Les Girondins, deux drames lyriques, Le Maître, un opéra en 3 actes, etc. L’Institut décerna le prix Chartier à M. Le Borne en 1901.

 

I. Allegro con fuoco. —Les trombones imposent les premiers le thème (1) sur un battement des clarinettes, violons et alti; un « pont » mélodique (trait en doubles croches des violons) conduit à l’entrée des cors et 3 trompette, prenant à la tierce le même motif héroïque :

 

[Exemple 1]

 

La trompette l’attaque pp et dialogue sur ce sujet avec les bois et les premiers violons. Ceux-ci émettent une idée formant contraste et dont le développement aboutit, après nombre de péripéties modulatoires, à la forme suivante : (2) et (2’)

 

[Exemple 2]

 

Le dernier rythme de (2) alimente un épisode qui prépare le troisième motif appassionato (3) :

 

[Exemple 3]

 

Un retour du premier fragment de (1) amorce un développement de cette idée. Une série de glissandos de harpes agrément ce passage. Les tenues de trombones gardent la sévérité d’aspect à ce décor. Un motif chaud (bassons, violoncelles, alti) interrompt ce développement :

 

[Exemple 4]

 

Le premier tronçon de (1) fragment (A) se superpose au dernier (C), celui-ci en diminution pour continuer le processus du morceau, pendant que les cors persistent dans le motif (4), puis le cèdent aux bois, enguirlandés de broderies violonistiques (pont mélodique du début).

 

Alors, sur l’invite pressante des flûtes, le thème (2) réapparaît, développé concurremment avec le précédent morcelé. La rentrée de la première idée héroïque s’opère telle qu’au début, et, superposés, les thèmes divers défilent pour conclure l’Allegro avec éclat.

 

II. Tempo di Marcia funebre. — Trombones, harpe, violons et violoncelles pizzicati sonnent trois glas auxquels la timbale réplique en écho très sourd (5); la trompette clame une phrase grave et sereine, transformation du motif initial (6) que suit aussitôt le second motif du même mouvement précédent, en valeurs augmentées (clarinettes dans le grave) (7) :

 

[Exemple 5]

 

Ce sont les trois idées sur lesquelles repose la première partie de la Marche funèbre. Un autre thème de tristesse intervient aux violons (8) :

 

[Exemple 6]

 

Ce thème trouve une conclusion dans un fragment du thème (4) (motif d’amour) présenté dans l’ex. (9). Puis, les différents motifs renaissent peu à peu, pendant que la cloche funèbre fait aussi sortir de l’ombre et fortissimo les deux idées du début.

 

Le côté expressif s’accentue et la marche du deuil recommence, plus dramatique, avec une orchestration plus intense. Les teintes s’adoucissent par degrés, pendant que des trompettes lointaines répètent le thème héroïque et que le cor anglais pleure la phrase de tristesse.

 

III. Le Scherzo est construit sur une transformation rythmique du motif héroïque (10) :

 

[Exemple 7]

 

Le trio fait reparaître au cor anglais, clarinette et basson le motif expressif du premier morceau transformé, tandis que les premiers et seconds violons se partagent le motif rythmique du scherzo dont le retour de fait en style fugué.

 

IV. Andante quasi adagio. — Après de mystérieux accords d’orgue, sur lesquels planent des souvenirs du motif héroïque renversé, le second thème apparaît sous une forme nouvelle (11) :

 

[Exemple 8]

 

Ce sera le motif principal du finale; son dernier fragment est le prétexte d’un développement important. L’ex. (12) est le deuxième motif, né du thème d’angoisse (bois, trompette et harpe), qui est une transfiguration syncopée des accords d’orgue précédemment entendus (13) :

 

[Exemple 9]

 

Cette idée développe par la suite cède pas à pas à des chevauchements nombreux des thèmes précédents. Le motif expressif (14) s’étend sur le tout. Le thème héroïque sonne triomphal aux cuivres, et tout à la fois l’orgue fait repasser ses accords agrandis dans une apothéose sonore aux lignes vastes et majestueuses.

 

[GC3-368]

Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Fernand Le Borne Compositeur M