L’orchestre sonore et varié de M. Georges Hue n’a point besoin du secours de la scène, des costumes et des herses pour évoquer le grouillement joyeux d’une jeunesse moyennâgeuse et exubérante. Les teintes crues de l’instrumentation, le contour archaïque de la phrase et l’amusante brutalité de certaines harmonies forment un tableau très évocateur et précis. Voici le thème de la mêlée folle des escholiers et ribaudes :

[Exemple 1]

Le thème suivant, dévolu aux grâces chorégraphiques de l’ours, est, croyons-nous, emprunté à un air populaire de l’Auvergne. Il passe des basses les plus pesantes aux registres plus clairs des bois, cinglé par de légers accords du quatuor; puis se transformant rythmiquement, il devient presque aérien dans des variations où le hautbois et la flûte l’amenuisent; une atmosphère de violons et de harpes à l’aigu l’entoure d’un halo délicat. Voici le thème avec une de ses variations (1 et 2) :

[Exemple 2]

La Ronde populaire, avec sa grasse franchise, émerge pleine d’allégresse, d’une harmonisation que le modernisme pare de séductions rares et piquantes. En voici un aspect primitif.

[Exemple 3]

[GC3-324]