Informations
Titre en français : Symphonie no 2
Année de composition : 1909-10
Instrumentation (fr) : orchestre
Instrumentation (en) : orchestra
Notice (fr) : 1) Lent; Animé. — 2) Vif (Divertissement). — 3) Très Lent; Très Animé.

La 2e Symphonie de M. Witkowski a été composée en 1909-1910 (Durand, éditeur). Elle comprend deux grandes parties essentielles (I et III) séparées par un divertissement (II).

Le premier mouvement, très concentré, a la forme d’un allegro avec une introduction bien que l’allure générale de ce morceau soit relativement lente.

Le portique en la mineur est formé par l’exposition d’un thème générateur dont dérivent presque tous les éléments de la Symphonie.

Le Divertissement est une forme modernisée de l’ancien Scherzo.

Quant au troisième mouvement (Très lent; Très animé), il comporte en même temps l’Adagio et le Finale étroitement unis dans les développements et formant un tout imposant dont on peut fixer ainsi qu’il suit les principales étapes: A. Adagio et conduit. B. Exposition des deux thèmes du finale. C. Court développement et reprise variée de l’adagio. D. reprise des deux thèmes du finale. E. Développement terminal ramenant une troisième fois l’Adagio et Strette. Dans cette dernière partie, la polyphonie provoque le retour de tous les éléments de la Symphonie, mais plus ou moins écourtés.

[GC2-411]


I. Lent; animé. — II. Vif (Divertissement). — III. Très lent; très animé.

 

Plan général : deux grands morceaux (I et III) séparés par un divertissement (II).

 

I. Lent; animé. — L’Introduction est dans un mouvement très lent et sur des tenues mystérieuses du quatuor divisé, évoquant par deux fois le thème principal.

 

Le mouvement se précipite et les cors entonnent le même thème dans un rythme plus décidé. La reprise du thème s’effectue dans la force et, quand le calme reparaît, le hautbois fait entendre une phrase expressive qui est la seconde idée. Surviennent : un dialogue entre les bois et les cordes, puis une reprise, par les basses, de la même idée, enfin la conclusion par le cor solo d’abord et par la clarinette basse.

 

Le développement de l’Allegro s’opère par le thème principal en valeurs augmentés, tandis que les basses font entendre un grondement sourd et obstiné. Les trompettes entrent à leur tour enguirlandées par les dessins du quatuor. Fugato du thème principal dans un rythme saccadé, puis réapparition ff de la 2e idée raccourcie. Puis les deux thèmes se heurtent et, après le choc, le deuxième semble vouloir s’effacer douloureusement tandis que le calme renaît. Retour écourté de l’introduction, puis de toute l’exposition. Le morceau se termine sur de larges tenues du quatuor rappelant le début.

 

II. Le divertissement (vif) coupe un instant la trame expressive et dramatique qui unit le 1er au 3e morceau. C’est un scherzo dont les thèmes cependant ont une certaine parenté avec ceux du 1er morceau et ceux du dernier. Le trio est constitué par la triple répétition d’une phrase sentimentale, à laquelle s’oppose chaque fois un rythme d’un caractère tout différent en 5/4. Après la reprise (quelque peu modifiée dans le rythme) de la première partie du scherzo, le Trio revient à l’état de souvenir, évoqué par le violoncelle solo, en sourdine. Le rythme à 5/4 veut lui répondre mais, impuissant, se disloque, et le morceau se termine brusquement.

 

III. Le 3e mouvement comporte en même temps un Andante et un Finale. Après une courte introduction, la clarinette solo, soutenue par un bruissement des cordes et des harpes, expose la phrase d’Andante. Le cor anglais, le hautbois, puis tout le quatuor la continuent. Les sonorités s’apaisent, et un « conduit » figé, confié d’abord au quatuor, puis à la trompette aiguë, mène rapidement à l’Allegro.

 

C’est d’abord comme un lointain bruit de fête! Puis les appels se rapprochent et des fragments de l’idée d’andante, traités plus vigoureusement, conduisent bientôt à la 2e idée du finale qui, par les violoncelles, gagne tout l’orchestre.

 

Un développement très assombri ramène la reprise de l’andante sous forme d’une première variation, chantée par deux violons soli et la petite flûte dans un registre très élevé. — Le « conduit » fugué, qui a suivi la 1re exposition de l’andante, devient cette fois une large suite d’accords et bientôt le Finale réapparaît. À sa deuxième idée se superpose le rythme à 5/4 du scherzo et le morceau s’achève par une 3e variation du thème d’andante, auquel se superposent la plupart des autres fragments mélodiques et rythmiques de l’œuvre.

 

Comme on peut s’en rendre compte par cette courte analyse, le fond du plan est donc essentiellement classique mais d’un « classique » très élargi. L’auteur, en outre, a entendu revêtir son œuvre du manteau somptueux de la polyphonie et de l’orchestration modernes.

 

Cette Symphonie, la 2e de M. Witkowski, fut composée en 1909-1910 et publiée récemment. (Durand, éditeur.) On la joua l’an dernier, le 20 mai, à la Société Nationale.

 

[GC3-253]

Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
George Witkowski Compositeur M