Informations
Titre en italien : Italia
Numéro de catalogue : op 11
Année de composition : 1909
Instrumentation (fr) : orchestre
Instrumentation (en) : orchestra
Notice (fr) : Rapsodie sur des Mélodies populaires de l’Italie méridionale.

 

Dans cette rapsodie (la première croyons-nous, dans laquelle l’Italien ait employé des motifs dus au si riche folklore de l’Italie méridionale), le compositeur a voulu tracer un tableau musical des vies sicilienne et napolitaine; la première se déroulant, tragique et enfiévrée, sous le soleil terrible qui tue, tandis que la seconde éclate, au contraire, de la plus folle joie de vivre, au milieu de l’enchantement du golfe de Naples.

 

Cette œuvre se divise en deux parties qui s’enchaînent sans interruption. La première est bâtie sur quatre chants siciliens, et la seconde sur trois motifs napolitains. Le premier thème, en la mineur, par lequel débute le morceau, est l’imprécation d’un amant délaissé à sa maîtresse et provient de Vallelunga, dans les environs de Caltanisetta (1) :

 

[Exemple 1]

 

Le motif fournit un court et violent développement dont la violence décroît peu à peu et laisse percevoir un deux;me motif (en la mineur aussi), sorte de lugubre plainte que chantent les malheureux Zolfatari (soufriers) pendant leur horrible travail, et qui provient aussi des environs de Caltanisetta (2).

 

Puis, sur de longues tenues de quatuor, le cor anglais chante une importante mélodie en mi majeur (3) :

 

[Exemple 2]

 

qu’on peut entendre à Caltanisetta, pendant la procession du Vendredi saint. Voici un nouvel épisode : un basson expose une souriante et malicieuse mélodie en la bémol majeur qui est un chant de travail de certaines femmes du port de Trapani (4).

 

À cet épisode en succède un autre plus sombre. On perçoit une dernière fois, à la clarinette, la plaintive mélodie des Zolfatari, et quelques échos du premier thème. Soudain, l’orchestre agonisant revit, s’agite. Le rythme d’une marche s’approche, et voici que les violoncelles et les altos « ténorisent » l’exubérante mélodie que chacun connaît sous le titre « Funiculi-Funicula » et qui est la plus admirable synthèse musicale qu’il existe du peuple napolitain.

 

Ce motif, déformé de diverses façons, fournit presque toute la matière symphonique de ce finale. Deux autres motifs en mi mineur, cependant, sont prétexte à un intermède d’une vivacité extrême, mais bientôt le premier thème revient, et à travers un immense crescendo, conduit à un formidable tutti héroïque et exalté, suivi d’une stretta vertigineuse.

 

[GC3-197]

Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Alfredo Casella Compositeur M