Dans une danse calme bien que légèrement haletante, le dessin chromatique ci-dessous entre, par intuitions successives des « vents » et du quatuor. Les sourdines, aux cordes comme aux cuivres, sont presque constantes et donnent une tenue originale à cette partie du Scherzo. Voici des chromatismes, 1 :

[Exemple 1]

Le moderato suivant à 3/4 subodore on ne sait quel parfum parsifalesque qui est loin d’être sans agrément. Le quatuor divisé expose une phrase, 2 :

[Exemple 2]

soutenue par une broderie des bois et des harpes qui, à leur tour, prennent possession du motif et passent les élégantes arabesques aux violons et aux altos.

Après maints jeux analogues, bourrés de timbres d’ailleurs bien accommodés, et dont les oreilles se réjouissent sans s’étonner à cause de leur fréquence contemporaine, le début chromatique fait sa rentrée plus vivante et sans ménagements.

À noter un trémolo de flûte et de cymbales qui, lui, nous laisse un peu inquiets. C’est bientôt l’annonce du finale accelerando qui est construit sur un dessin chromatique descendant, contrairement à celui qui commence le morceau.

M. Igor Stravinsky est l’auteur de : Feuerwerk, donné aux concerts Hasselmans, le mois dernier, en seconde audition; de L’Oiseau de feu, ballet joué pendant la dernière saison de ballets russes. Nous avons déjà dit que c’est l’un des plus grands espoirs de la jeune école russe.

[GC3-92]