Informations
Titre en français : Sonate pour violon et piano
Numéro de catalogue : op 13
Année de composition : 1901
Instrumentation (fr) : violon, piano
Instrumentation (en) : violin, piano
Notice (fr) : Cette sonate est dédiée à Eugène Ysaÿe. C’est l’opus 13 de M. A. Magnard, écrit en 1901. (Nous avons parlé de ce compositeur dans notre numéro dernier, 21 octobre, p. 40)

I. Large. — Ce mouvement s’ouvre, avec un dièze à la clef, par une déclamation majestueuse du violon seul, annonçant solennellement le thème initial, quelques rythmes épisodiques et la phrase qui amènera le final. Vers la fin, ce petit discours s’anime… Puis le piano, qui jusqu’à cet instant n’a approuvé que par deux larges accords, bondissant alors sur un ré bémol de son camarade, nous transporte d’un seul trait (en doubles croches) dans le vif du sujet. Exposée de fort agréables et concertante façon, la phrase chante claire et franche sur un chemin légèrement modulant, mais soutenue par de très confortables harmonies. Le piano attaque un motif rythmique servant d’amorce à un C barré qui nous révélera ce qu’on peut appeler le second thème. Celui-ci, d’abord juché sur la chanterelle, éclate en la tonalité provisoire d’ut mineur. Mais les enharmonies succèdent sans fatigue aucune aux enharmonies et bientôt, sur un appel rythmique du piano, commence un développement intensif de la deuxième partie du second thème. En mi, le piano l’expose; puis, aidé du violon, ce motif ascensionne en fa dièze. Moment de calme, et retour par les pentes exquises, semées de mille modulations, jusqu’à la phrase déclamée du début. Traits mouvementés. Le finale s’affirme fiévreux; on retrouve des lambeaux des beaux thèmes disparus.

II. Calme. — C’est peut-être la partie la plus évocatrice et la plus robuste de l’œuvre. C’est un calme conquis de haute lutte. Phrases empreintes d’un désir héroïque et d’une soif de rêve coupées brusquement par l’appel insolent des tintamarres bruyants et nuls de la vie, voilà ce qu’on peut surtout y trouver. À travers la trame très serrée de l’écriture et de la construction thématique, on est forcé de voir des pensées qui dépassent la forme de la sonate. Le dialogue des instruments ointe la marque de la musique pure, et son analyse serait décevante, puisqu’en fin de compte, il se termine par une envolée pleine d’un espoir fort et brillant.

III. Très vif. — Ici le motif rythmique du début est à retenir. Il se déformera un peu plus loin, pour donner à la phrase si douce un relief sans pareil. Combat du Rythmer, de l’Ordre contre la Fantaisie impatiente et enthousiaste, puis réconciliation par un heureux mouvement ternaire et terminal.

IV. Large. — Ceci est la partie vraiment originale de la sonate de M. A. Magnard. La saveur profonde de l’accent, de l’harmonie et du dessin rythmique se reconnaît à la première page. Et tandis que le piano médite en s’essayant sur un sujet de fugue, un 9/8 animé et romantique amène très logiquement un tranquille tableau, voluptueux et orné d’arpèges caressants. La fugue violent et passionnée aboutit, après des épisodes variés, à une douce et prophétique mélodie, retour de la première, et l’œuvre s’achève par un noble decrescendo atteignant avec le sol grave du violon la tonalité de sol majeur.

[GC3-61]

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C’est l’opus 13 de Magnard, écrit en 1901 et dédié à Ysaye.

a) Large. Déclamation majestueuse du violon annonçant le thème initial et la phrase qui amènera le finale. Bondissant sur un ré bémol le piano entre dans le vif du sujet et la phrase chante claire et franche. Le second motif paraît sur les hauteurs de la chanterelle et en ut mineur.

b) Calme. C’est la partie la plus évocatrice. Phrases empreintes d’un désir héroïque et rêveur coupé par les tintamarres bruyants et nuls de la vie. Les pensées dépassent la forme de la sonate. La fin est une envolée pleine d’un espoir brillant et fort.

c) Très vif. Le motif rythmique initial accuse la phrase toute de douceur. Combat du rythme, de l’ordre contre la fantaisie, puis réconciliation en un mouvement ternaire terminal.

d) Large. À noter dès le début la saveur profonde de l’accent, de l’harmonie et du dessin rythmique. Tandis que le piano médite, sujet de fugue, un 9/8 animé et romantique prépare un tableau voluptueux aux arpèges caressants. La fugue violente et passionnée aboutit, après des épisodes variés, à une douce et prophétique mélodie, retour de la première, et l’œuvre s’achève par un noble decrescendo atteignant avec le sol grave du violon la tonalité de sol majeur.

[GC6-55]

Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Albéric Magnard Compositeur M