Informations
Titre en français : Ariane et Barbe-Bleue
Année de composition : 1899-1906
Instrumentation (fr) : voix, orchestre
Instrumentation (en) : voice, orchestra
Notice (fr) : Ariane et Barbe-Bleue a été donnée à l’Opéra-Comique le 10 mai 1907. Tiré du théâtre de Maurice Mæterlinck, ce conte, en s’illustrant de musique, n’a rien perdu de son charme mystérieux. Dans le prélude du 3e acte, nous entrevoyons d’abord, par l’entremise d’un court thème de deux mesures et demie, la calme espérance, pas trop anxieuse pourtant des cinq filles d’Orlamonde, les premières femmes de Barbe-Bleue; puis la symphonie nous rappelle les circonstances antérieures de leur captivité, captivité d’ailleurs presque heureuse, grâce au souvenir des pitreries que les recluses ont aperçues dans les chambres défendues et violées. Parmi les motifs qui s’entrecroisent pour situer cet état de choses et d’âme, on reconnaît également le thème de la révolte des paysans, l’opinion publique contraire à Barbe-Bleue. Ce thème se déforme insensiblement sous l’influence pacificatrice d’Ariane qui, elle, libre mais miséricordieuse à tous, doit venir tirer de l’ombre les filles d’Orlamonde. Ce geste ne sera d’ailleurs pas apprécié de celles-ci qui refusent tout au moins la liberté, lui préférant les augustes délices de la passivité et de la servitude.

Avant la nouvelle exposition du thème relatif aux filles d’Orlamonde, qui termine le prélude du 3e acte, on pressent à l’orchestre la défaite des paysans révoltés; en effet, malgré la blessure qu’ils feront à Barbe-Bleue, celui-ci reviendra, maître de ses femmes, moins Ariane, et relèvera la tête, sans doute meurtrie par le départ de l’aimée, mais encore dominatrice.

Le symbolisme inclus en chacune des phrases de Mæterlinck se retrouve entier — et toujours exquis — dans la musique de M. Paul Dukas.

M. Paul Dukas, né à Paris en 1865, entra au Conservatoire en 1882. Ses deux ouvertures « Lear » et Goetz von Berlichingen furent écrites avant la cantate Velléda, qui lui valut le second prix de Rome. Une autre ouverture : Polyeucte, 1892, une Symphonie en trois parties (1897) et un poème symphonique, L’Apprenti sorcier (1897) d’après une ballade de Gœthe, tels sont ses principaux ouvrages, outre une sonate pour piano (1901).

Parmi ses œuvres inédites, on cite l’Arbre de science, nombre de mélodies et de chœurs. Il a publié les « Indes galantes » pour la grande édition des œuvres de Rameau.

[GC3-9]

Artistes impliqués
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Paul Dukas Compositeur M
Maurice Maeterlinck Auteur M