Titre en français : | Sarabande |
Année de composition : | 1910 |
Instrumentation (fr) : | voix, orchestre |
Instrumentation (en) : | voice, orchestra |
Notice (fr) : | M. Roger Ducasse est originaire de Bordeaux (18 avril 1873). Il entra, au Conservatoire, dans la classe de Gabriel Fauré et fut distingué au concours de Rome de 1902. Ses œuvres principales sont des mélodies, des pièces pour piano, un Quatuor à cordes, des Variations pour harpe et orchestre, une Pastorale pour orgue et des chants pour voix de femmes et d’enfants avec accompagnement d’orchestre. Cette Sarabande pour orchestre et voix date de septembre 1910. Elle est dédiée à la mémoire de Paul Cruppi. La vieille chronique qui sert d’épigramme à cette œuvre est tout à fait curieuse : «L’endemain du dict jour, au matin menèrent le défunct Princelet en l’Abbay d’Aisnay. Icel, devant que trespasser, souvente fois avoit amiablement et doulcement requis : «Sonnez-moy ceste sarabande»; qui estoit une dance d’Hespaigne qu’un sonneur de luth qu’il aimoit sonnoit moult bellement. Et en agonir alloit requérant : «Sonnez-moi ceste sarabande». Adonc, à ce que plus souèvement departist de ça-bas, tout le chemin qui mène en l’abbaye dessus dicte, et violes et haultbois d’amour et flustes alloient sonnant la dicte sarabande, emmi les psalmes des prebstres et clercs, et plaincts fréquents de bonnes gens, qui misérablement pleuroient et lamentoient. Et oyoit-on en même temps toutes cloches, bourdons et campanelles, qui quarillonoient bien mélodieusement.» VIEILLE CHRONIQUE Le premier mouvement est Très lent et très grave sur un rythme à 3/2. L’allure se ralentit encore dans le 9/4 qui suit et la mesure à 3/2 reparaît pour céder le pas au rythme à 3/4 dans lequel se termine l’œuvre. Il existe de cette partition une réduction pour piano à quatre mains, faite par l’auteur de lui-même (Durand, édit.) [GC2-168] --- 1re audition aux Concerts Colonne le 22 janvier 1911. Le texte inspirateur en est une « vieille chronique » où, en style savoureux, il est noté qu’un princelet « devant que trespasser, doulcement requis : « Sonnez-moy ceste Sarabande », danse d’Hespaigne qu’un sonneur de luth qu’il aimoit sonnoit moult bellement » et sur le chemin qui mène à l’abbaye « violes et haultboys d’amour alloient sonnant. Et oyoit-on aussi toutes cloches, bourdons et campanelles… » Dans une remarquable monographie qui vient de paraître (Durand, édit.), M. Laurent Ceillier ajoute : « … Sur un thème d’allure archaïque (à l’orchestre) se déroule les carillonnements boiteux des cloches, édifiés avec les rythmes contrariés des harpes et des flûtes et où dominent les complaintes des voix de femme ». Lorsque ce thème a atteint son maximum d’intensité, un rythme lointain en persiste qui s’efface pour laisser entendre les derniers échos des voix. [GC6-197] |
Rédacteur (fr) : | H. |
Nom | Part | Fonction | Id éditeur | Genre |
Jean Roger-Ducasse | Compositeur | M |