I. L’Introduction comprend un C barré alla Marcia où vibre un thème de large envergure, oscillant d’ut majeur à ré mineur; avec des incursions aux dominantes respectives. Un second thème en croches piquées pianissimo passe d’un piano à l’autre, donnant la note légère, en regard de la fière idée dominatrice. Sur une pédale d’ut, le premier piano chante comme un choral religieux avant la cadence terminale.

II. La Valse presto est moins une valse dans sa première partie qu’un tournoiement endiablé où les rythmes syncopés, fouettés d’harmonies instables, chantent d’abord d’insoucieuses mélodies, sur un incessant dessin d’accompagnement ondoyant, au premier piano. Un second motif en mi bémol apparaît plus rêveur avant le tempo.

III. Dans la Romance, Andantino 6/8 en la bémol, une partie agréable de virtuosité se tempère par instants de poussées mélodiques sereines.

IV. La Tarentelle, gracieuse en ses détails d’harmonisation, présente aussi un intérêt soutenu, de par son style fugué et la verve de sa phrase souvent chromatique.

Rachmaninoff naquit dans la contrée de Novgorod en 1873. Il entra, dès l’âge de neuf ans, au Conservatoire de Saint-Pétersbourg où il demeura pendant trois ans, travaillant surtout le piano. En 1885 il continua ses études au Conservatoire de Moscou sous la direction de Zvierev, ami de Tschaikowsky. Il ne négligea pas la composition que lui apprirent Taneiev et Arensky. En 1892, après avoir obtenu la médaille d’or pour la composition, il entreprit une tournée de concerts à travers la Russie. Ses œuvres sont nombreuses; pour orchestre : Fantaisie op. 7, Gipsy Capriccio op. 12, Symphonie op. 13; un opéra Aleko (Moscou 1892) et de nombreuses pièces vocales et de musique de chambre. Pour piano on apprécie principalement son fameux Prélude en ut dièze mineur. Il a écrit deux suites pour 2 pianos op. 5 et op. 17. C’est cette dernière qui figure au programme.

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