Titre en français : | Symphonie chorégraphique «Daphnis et Chloé» |
Année de composition : | 1909-12 |
Instrumentation (fr) : | orchestre, chœur |
Instrumentation (en) : | orchestra, chorus |
Notice (fr) : | Le ballet Daphnis et Chloé, en trois tableaux, a été écrit en 1910, et représenté en mai 1912, au cours de la Saison Russe. Les fragments exécutés aujourd’hui constituent le troisième tableau. I. Lever du jour. — Deux flûtes alternant avec deux clarinettes, mêlent leurs friselis réguliers aux glissando continus d’une harpe, tandis qu’un fond, à peine teinté, de quatuor et cor sourdine, commence à vaciller légèrement. Des pépiements d’oiseau animants l’aube naissante, tandis que mollement les cordes (altos doublés par la clarinette) chantent le motif annonciateur du thème de Daphnis et Chloé. Un berger passe au loin avec son troupeau, et pendant que persistent aux violons divisés le dessin rythmique initial, les clarinettes et altos commencent à 3/4 une nouvelle envolée élégiaque. (Ex. 1) [Exemple 1] C’est l’amorce et la réplique d’un ensemble de voix qui s’élève au lointain (ex. 2). C’est le réveil, par les pâtres, de Daphnis, tombé précédemment évanoui à l’entrée de la grotte sacrée, après avoir maudit les Nymphes qui n’ont su protéger Chloé contre les pirates envahisseurs. Mais ceux-ci ont été dispersés par des chèvres-pieds et des êtres fantastiques. Chloé a été délivrée, grâce à la protection de Pan et une couronne lumineuse s’est posée sur sa tête. Ainsi, elle apparaît à Daphnis angoissé. Ils se jettent dans les bras l’un de l’autre. Le motif à 9/8 surgit, appuyé, à la corde, par tout le quatuor, en la, sur une pédale de mi (fa si, la dièse do si fa, etc.), dans l’agitation des petits bois. Daphnis aperçoit la couronne de Chloé. L’intervention de Pan est manifeste. Tandis qu’aux cordes graves, doublées par les bassons et le cor anglais, se développe le motif expressif, plus haut, dans toute son ampleur, les voix interviennent de temps à autre, combinant leur motif hiératique (ex. 2) avec le chaleureux thème de l’amour qui va s’éteignant. Puis, c’est un intermède, pantomime par les deux amants, figurant l’aventure de Pan et de Syrinx, en souvenir de laquelle le dieu tout puissant a sauvé Chloé. Des scènes de coquetterie, flirts pressants, puis désespérés se succèdent sur des rythmes où des sonorités de chalumeaux s’enlèvent plus en relief, conversant avec le quatuor. Mais la flûte, que Daphnis-Pan a construite avec des tiges de roseaux, apprivoise assez vite la farouche Chloé-Syrinx, qui se met à danser de plus en plus langoureusement et éperdument. C’est ensuite le duo tendre, où revient, encore plus chaleureux et plus large le thème d’amour, soue la forme (3), auquel va s’ajouter le thème (1) et l’incantation (2) retentissant au quatuor (aux trombones et aux bois) pendant que les trompettes lancent comme un grave appel majestueux. Devant l’autel des Nymphes, les amants se jurent une foi mutuelle, sur deux brebis. Alors des jeunes filles, bacchantes à tambourins, organisent une réjouissance dansée, dans laquelle bientôt entre en tumulte un groupe de jeunes hommes. Un 5/4 animé est bâti sur deux rythmes principaux. Dans la danse générale, un petit sujet binaire contrariant, esquissé d’abord par la petite clarinette (ex. 4), se combinera avec la ligne mélodique ternaire qui domine. Aux premiers violons pleure la « tête » du thème d’amour (ex. 5). Des chœurs, en vocalises chromatiques, s’insinuent dans le brouhaha progressif, finissant en apothéose sonore. [GC5-375] |
Exécutions : | 328982, 329035 |
Nom | Part | Fonction | Id éditeur | Genre |
Maurice Ravel | Compositeur | M |