Titre en français : | Valses nobles et sentimentales (Adélaïde, ou le Langage des fleurs) |
Année de composition : | 1911 |
Orchestration de : | Valses nobles et sentimentales |
Année de l'orchestration : | 1912 |
Instrumentation (fr) : | orchestre |
Instrumentation (en) : | orchestra |
Notice (fr) : | Ce ballet qui, musicalement, est une instrumentation des valses nobles et sentimentales, met en scène une intrigue romantique. Au cours d’une réception, le jeune poète Lorédan déclare sa flamme à la courtisane fêtée qu’est Adélaïde. Celle-ci traduit par le moyen des fleurs les sentiments qu’elle ressent : c’est tantôt la joie, tantôt le dépit, etc. Un soupirant un peu mûr, le Duc, espère aussi la récompense de son zèle assidu. Même qu’il croit triompher et Lorédan en conçoit de la jalousie. Mais, ramassant la rose blanche qu’Adélaïde a laissé tomber à son adresse, le Duc se désespère car la fleur en question exprime les sentiments sympathiques et calmes de la courtisane. Il se retire et les invités l’imitent, laissant Adélaïde songeuse et mélancolique. Soudain, au balcon, paraît Lorédan, vêtu d’un long manteau couleur « muraille » et le pistolet au poing. Mais Adélaïde laisse tomber de son corsage la rose rouge, symbole de l’amour, et les amants s’enlacent. Costumes et décors de M. Drésa. [GC3-446] --- Cette suite ininterrompue de sept pièces à trois temps, suivie d’un Épilogue, doit son unité à la couleur de son instrumentation ténue, malgré une certaine complexité. Ainsi se justifie l’épigraphe apposée sur l’œuvre: « Le plaisir délicieux et toujours nouveau d’une occupation inutile… » (Henri de Regnier scripsit.) [Exemple 1] Un grand ensemble instrumental s’ébroue. Des troisièmes temps quelque peu hirsutes rythment en pizzicati une joyeuse entrée en matière (ex. 2). Puis, le basson place en dehors une idée coquette, émise par les violons et par les flûtes, et reprise sur des chuchotements du quatuor et des bois. Le retour de l’introduction énergique interrompt ce moment de farniente. La batterie entière approuve, et un dernier crescendo sonore impose sa volonté, telle une série de swing violents, mais courtois cependant. C’est alors l’oasis douillette, un repos dans les bois attendris. Ce mouvement assez lent s’appuie sur les rythmes des harpes (harmoniques trônant sur les tenues des cordes divisées). Flûtes et célesta lancent vers l’azur des fumées paresseuses, avant le point d’orgue extra léger, d’où partent pour une troisième valse (modéré) deux hautbois. Ils entraînent les cors et flûtes dans un mol balancement accompagné d’un ensemble pizzicateux du quatuor. Celui-ci propose un nouveau sujet de conversation, sans beaucoup de succès. Il revient alors à la phrase des bois qui enchaîne avec le motif (y) que les deux flûtes lancent aux deux clarinettes. La quatrième valse, assez animée, se tient pour le coloris de fond, dans les nuances sobres, sans nul éclat tapageur. Le numéro V est Presque lent. Des guirlandes onduleuses se tressent et se dénouent. Les clarinettes insistent, puis s’effacent devant le cor anglais, les violons sur la touche laissent bavarder leur âme, et dans un ralenti discret préparent un nouveau jeu. L’alternance de 3/2 et 6/4 aide à la montée progressive d’un vague moutonnement, où s’insinuent peu à peu toutes les sonorités. Seules, deux gammes (hautbois puis clarinette) émergeront avant l’assoupissement final. La dernière pièce est plus variée en couleurs et plus sinueuse en ses développements. Des crescendos longtemps ménagés, où par éclair les harpes s’énervent et excitent leur entourage se succèdent jusqu’à une grande flambée finale. L’épilogue au contraire s’avère apaisé, caressant; une clarinette lasse dit un ultime compliment, tandis que meurent les violons et s’éteignent les harpes lumineuses. Nous avions déjà parlé de ces Valses dans leur présentation pianistique (voir le no 9, page 136). [GC5-277] |
Exécutions : | 328944, 330513 |
Nom | Part | Fonction | Id éditeur | Genre |
Maurice Ravel | 100% | Orchestrateur | M |