Titre en français : | Ibéria |
Mouvement numéro : | 2 |
Mouvement de : | Images pour orchestre |
Année de composition : | 1905-08 |
Instrumentation (fr) : | orchestre |
Instrumentation (en) : | orchestra |
Notice (fr) : | C’est le no 2 du cycle des « Images ». Divisé en trois périodes, ce poème symphonique suscite, en effet, des images précises et colorées, mais leur série brillante se déroule selon un ordre intérieur, dans une gamme orchestrale et sur un mode rythmique qui assurent à ce tryptique l’unité intellectuelle et la lumière égale. I. Par les rues et par les chemins. Ce 3/8 nous plonge immédiatement dans une atmosphère chaude. Sur un fond de castagnettes et de pizzicati, les clarinettes minaudent, un peu communes, et paresseuses. Les « rentrées » des quatre cors ajoutent à la note populaire de cette vision : danse plutôt calme, bien que la désignation du mouvement porte : Assez animé(dans un rythme alerte et précis). Mais au rythme du quatuor en pizzicati s’adjoingnent de nouveaux dessins et de nouvelles colorations. Tambour de basque et timbale aident les castagnettes. Le thème chanté des clarinettes passe au hautbois. Un cor et le basson, au-dessous de lui, rêvent un peu mélancoliques. Les cordes frémissent déjà plus fiévreuses. Les flûtes rient. Et sur tout cet ensemble, le hautbois, doublé par le basson, fait planer le dessin de clarinette, mais en valeurs élargies encore. C’est une lente mais sûre ascension, les sonorités s’accumulant progressivement sur ce thème (A) : [Exemple 1] Le crescendo aboutit à un grand tutti, d’où le rythme d’accompagnement est définitivement exclus. Il ne revivra plus que par bribes, dans les instruments de la batterie. Le thème (A) donnera naissance à tous les points du développement subséquent. Les harpes, dans un tic-tac grave, prêtent aux méditations mouvementées et panachées de gestes vifs, une poésie très spéciale. D’un fouillis de rythmes montent de temps à autre, des plaintes ou des hymnes courts. L’alto, qui dialogue longtemps avec un cor, fait entendre le premier une mélopée neuve, mais toujours très proche parente de A (ex. B au cor en la). Flûtes et hautbois conversent sur l’un et l’autre motif tandis que continuent toujours les jeux simples mais nombreux des sonorités et des rythmes superposés. Un decrescendo assez rapide ramène le souvenir du rythme initial, mais tel qu’un souvenir de rêve. Sur des tenues du quatuor divisé une escalade douce du basson à la flûte s’enjolive de graves accords de harpe et d’un mélange d’harmoniques et de « pointes » de trompettes. II. Les parfums de la nuit. (Lent et rêveur). Le quatuor, assez haut perché,soutient la trame mélodique confiée à un hautbois (ex. C). Flûtes, xylophone et célesta, aidés des cors et des clarinettes, piquent çà et là quelques taches menues. Dans les ténèbres douces, des glissandi se répondent, s’allient à des traits chromatiques par quartes. Les sourdines des cuivres sont mordues par des pizzicati troublants de violoncelles. Le premier et timide essai du hautbois a été vite abandonné dans ces effluves mystérieuses et ces chuchotements tendres. Pourtant, c’est encore le même hautbois qui va dérouler une guirlande fluide au-dessus, puis au milieu d’un ensemble touffu du quatuor (ex. D). La flûte et la harpe jouent bientôt le premier rôle. Des accents se répondent, tristes ou bienheureux. Un violon solo s’affirme pantelant, mais laconique. Le quatuor des cors en sourdine s’éplore. Les cordes s’allient un instant à l’harmonie. L’ombre plane de nouveau. Du silence presque obtenu sort une voix (violons et cors, ex. E, entourés de harpes, appuyés de timbale et de pizzicati). Flûtes, violon et bassons terminent, sur de mystérieuses tenues. III. Le matin d’un jour de fête. Comme il est naturel, ce matin suit sans interruption la nuit qui précède. Et les mélodies pâmées de l’aube ne se distinguent de leurs devancières que par leur présentation instrumentale et leurs ombres de moins en moins discrètes. Le tableau s’anime en s’échauffant. L’air est vraiment plus clair, mais des forces nouvelles s’éveillent. La trompette fait montre d’une joie sereine au milieu des rires et des promesses du quatuor et des bois d’où les trilles, les broderies s’échappent. Une troupe de guitaristes s’avance. Ils scandent une marche joyeuse. C’est, d’ailleurs, le quatuor divisé qui tient lieu d’estudiantina. Les deux clarinettes font irruption brusque dans la bande. La flûte extériorise encore une insoucieuse phrase qui est le pivot du développement terminal. Là se rencontrent encore cent alliances de rythmes et de sonorités, riches d’allégresses et de modalités éclatantes, bien que jamais tonitruantes. [GC5-25] C’est le no2 du cycle des Images, datant de 1909 (sic). Divisé en trois périodes, ce poème symphonique suscite, en effet, des images précises et colorées, mais leur série brillante se déroule selon un ordre intérieur, dans une gamme orchestrale et sur un mode rythmique qui assurent à ce triptyque l’unité intellectuelle et la lumière égale. [GC25-25] |
Exécutions : | 328918, 330228, 330274, 330275, 330337, 330338, 330434, 330435 |
Nom | Part | Fonction | Id éditeur | Genre |
Claude Debussy | Compositeur | M |