Informations
Titre en français : Feu d’artifice
Titre en anglais : Fireworks
Titre en russe : Feyerverk
Numéro de catalogue : op 4
Année de composition : 1908, rév. 1909
Instrumentation (fr) : orchestre
Instrumentation (en) : orchestra
Notice (fr) : Ce « feu d’artifice » est l’œuvre d’un Ruggieri slave, M. Strawinsky (Igor). Ce compositeur, outre l’Oiseau de feu, donné à Paris pendant la saison des ballets russes, a précédemment publié Faune et bergère (Belaïeff, édit.) et Mery Ingerson, un Scherzo fantastique dont la jeune école allemande raffole. Il est certain qu’à en juger par l’ouvrage qui nous est présenté aujourd’hui, on doit reconnaître dans cette écriture une mâle franchise doublée d’un esprit ingénieux.

Cette réjouissante pyrotechnie commence modestement par deux menus dialogues, à trois temps, en doubles croches, d’abord à entre la flûte et le hautbois, puis entre la clarinette et le basson. Dialogues hachés par les contretemps du quatuor et d’une flûte piccolo. Ces dessins rythmiques sans grande importance vont bientôt se dramatiser — en se chromatisant — sous l’appel des harpes excitatrices. Nous voyons là les primes étincelles d’un imminent incendie. Un cor solo intervient, s’efforçant à un timide essai du thème le plus significatif de l’ouvrage : la dièse, do, sol bécarre. De claires fusées se précisent, parties des sons bois et du quatuor. Envolée des archets, glissando magique des harpes; puis un thème énergique, enthousiaste, s’avère et s’épand. Ai-je dit que nous n’avions presque pas quitté jusqu’alors la fière tonalité de mi majeur?

[Exemple 1]

Les flûtes, serpentines, continuent après l’extinction de ce thème, leurs pointes aiguës et implacables (motif légèrement déformé du début), avec l’adjonction du piccolo sautillant. C’est alors, après l’inquiétude des cors en sourdine, le passage successif du thème d’enthousiasme cité plus haut a toutes les familles sonores de l’orchestre. Quand s’en empare le majestueux trombone, c’est l’embrasement gigantesque, la pièces à sensation. Haut en couleurs, sans grossièretés, ce tableau presque subitement s’embrume.

Cruelle, la clarinette se lamente, appuyée sur un grave basson, tandis qu’une déploration tranquille gagne les chanterelles et qu’un épuisement général se manifeste et par le mouvement, et par une plainte sinistre du cor anglais.

[Exemple 2]

Un frissonnement de la pointe des archets lui répond par trois fois. Sous les cendres, le feu couve encore. Une modulation en ut s’impose, tandis que les dessins rythmiques du début reprennent leurs arabesques et se colorent de modalités voisines, et même lointaines. Panachés d’arpèges, le hautbois et le cor anglais s’attristent encore.

Mais le désir endormi, le disparu vont se réveiller sous l’azur tacheté de nombreuses septièmes diminuées et de flûtes de plus en plus agiles et incandescentes. Le quatuor s’épand, lyrique. En un rythme ternaire, les cors bavards s’agitent dans l’ombre. Le chromatique renaît. Le thème initial, après quelques énormes unissons, reparaît, invité par le célesta persuasif. Les cuivres éclatent, tout grand ouverts, cette fois. C’est le bouquet, le feu Souverain, Créateur éternel de Vie et de Beauté.

[GC3-9]

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Feu d’artifice, pièce de haute virtuosité symphonique, débute par des dialogues menus dont les dessins rythmiques se dramatisent en se chromisant. Le cor solo pose le thème essentiel (la dièse, do, sol bécarre). Parmi les envolées d’archets, les glissandi de harpes s’avère un motif énergique :

[Exemple 1]

qui, plus tard, gagnera toutes les familles de l’orchestre. Puis le tableau s’embrume. Le cor anglais se lamente. Mais le feu qui vouée se ranime et, après d’énormes unissons, le thème initial reparaît sur l’invite du célesta et les cuivres éclatent pour le « bouquet ».

[GC6-197]

Exécutions : 328861, 328873
Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Igor Fiodorovitch Stravinski Compositeur M