Notice (fr) : |
Prisonnier des geôles de la dictature, Miguel Hernández écrit. Des pas frottent contre la terre battue. Chuchotements solitaires. Des coups frappés aux portes des cellules, qui cherchent le poète. Les coups se rapprochent. La condamnation à mort de Miguel a été commuée en emprisonnement à perpétuité. Mais même pour cet homme habitué à la vie rude de sa campagne natale, les conditions de détention sont insoutenables. Miguel se meurt de tuberculose — de chagrin aussi. Les textes entendus dans ce mouvement sont extraits de «Antes del odio» y «El último rincón», deux poèmes de Miguel Hernández publiés dans le recueil Cancionero y romancero de ausencias. L’enchevêtrement des voix évoque la douleur et la difficulté qu’à Miguel de continuer d’écrire — mais aussi son acharnement à témoigner, à célébrer la beauté du monde et la force de la vie: «Mais qui saurait séquestrer un sourire? Qui pourrait emmurer une voix?» Les sons «électroacoustiques» de ce mouvement sont en fait produits par la guitare (bruits des pas et coups frappés à la porte), tandis que la bande se fait naturaliste et sobre: seules, des voix la parcourent. Une inversion des rôles qui renvoie à l’incongruité de la présence du poète entre les murs d’une prison. |